Pérou, petit trekking en terre inca
Après une première partie de séjour culturelle, ponctuée de quelques marches, nous allons aujourd'hui débuter le trek du voyage sur 4 demi-journées. Un moment de communion avec la nature que j'attendais fort, pour peu que l'itinéraire ne soit pas trop touristique. Ce trek n'est pas tant exigeant par sa durée que par son altitude moyenne.
Lorsque nous sortons de l'auberge, notre véhicule semble "écrasé" sous un enchevêtrement de matériel empaqueté. C'est un peu comme si c'était le jour du départ pour les grandes vacances et que grand' maman amenait toute sa garde-robe. Un passager de plus parmi nous, un hôte prestigieux qui va nous choyer : Avelino, notre cuisinier. Celui-là il ne faut pas l'oublier sur le bord de la route comme les enfants ou le chien.
Trois heures de routes montagneuses en direction de Tinki et même au-delà nous attendent. La distance à couvrir n'est pas importante mais avec les cols à gravir, l'allure est réduite. Le trajet se passe dans un silence monacal, non pas que j'ai impérativement besoin de parler mais plutôt parce que Percy ne va même pas nous délivrer une seule information sur le pays. Affligeant pour un guide !
Au bout d'1h30, nous nous garons sur la place de Quispicanchi, un petit village. Nous en faisons le tour pour nous dégourdir les jambes et rentrons dans un modeste marché. L'intuition de Laëtitia me permet de dénicher un drapeau pour ma collection, objet rare jusque-là. Et non content d'être à l'origine de la trouvaille, elle m'en fait présent. Merci !
La route part à nouveau à l'assaut des montagnes, point de vue panoramique sur les vallées qui se succèdent.
Vers midi, nous arrivons enfin à notre point de départ. Les mules et chevaux sont prêts, il ne reste plus qu'à descendre le matériel du véhicule et à les bâter. Avant cela, nous prenons toutefois un pique-nique au soleil, entourés de poules à chaussons. Pourquoi pas après tout ? Vous aussi vous en mettez probablement. Autour de nous, des femmes portent de beaux costumes traditionnels et conversent tout en filant la laine dans une langue qui doit être du quechua.
La marche peut débuter. Nous partons en avant avec Percy et Avelino, les mules nous rattraperont en route. Apparemment le concept de guide-file et serre-file n'est pas encore totalement maîtrisé car tous deux avancent de conserve. Progressant d'un bon pas, nous prenons de l'avance sur le reste du groupe. A notre gauche, nous surplombons une vallée creusée d'un mini-canyon emprunté par la rivière Pinchimuco.
Rapidement les mules nous rattrapent et filent vers les sommets en arrière-plan. Elles sont 13 encadrées par 4 hommes, fourmis au milieu de l'immensité. N'étant pas loin d'un petit sommet, nous sommes distancés bien que les gardant en point de mire. Par contre, derrière, il n'y a que Martine et Patrick en vue. Nous décidons de suivre le convoi plutôt que d'attendre les derniers éléments du groupe.
Descendant prudemment, nous rejoignons la caravane peu avant un village où Laëtitia suscite la curiosité par la couleur de ses cheveux. De nombreux écoliers se mettent dans nos pas et agrandissent très temporairement notre procession éclectique. Nous venons de pénétrer dans une nouvelle vallée des plus curieuses : à gauche, uniquement des flancs de montagnes herbeux, à droite, un univers totalement minéral constellé d'innombrables rochers.
Après avoir traversé une petite rivière, nous atteignons Pacchanta (4300m à la louche), le lieu de bivouac bordé d'habitations. Sans prendre le temps de récupérer et emporté par un élan lié au camping, je souhaite de suite aider à monter les tentes. Cependant, en ayant monté une seule avec Laëtitia, un mal de tête me vient. A l'arrivée du groupe, sous une averse de grêle, je me réfugie dans la tente que j'avais jusque-là abandonnée à ma colocataire pour me reposer. Sans laisser de répit, nausées et vertiges me prennent, l'esprit s'embrume. Pas de doute, je suis atteint du soroche, le mal des montagnes. N'ayant plus la tête assez claire, je suis aidé par Laëtitia et Blandine qui me prodiguent conseils et médicaments. En attendant que les cachets fassent effet, je pars me coucher. Pendant ce temps, ma coéquipière est en cuisine à écosser les petits pois. Aujourd'hui, je ne me souviens plus de grand-chose si ce n'est d'une voix qui annonce un rassemblement pour boire quelque chose de chaud dans quelques dizaines de minutes. A cette occasion, je décide bien qu'encore HS de ressortir pour m'aérer un peu et ne pas gâcher totalement notre fin d'après-midi. La nuit étant prête à tomber (si ce n'est déjà fait ?), nous jouons les saute-ruisseaux pour aller voir une source d'eau chaude voisine. A l'intérieur, des locaux s'y prélassent.
Bien que n'ayant pas faim, je me pousse à goûter cette soupe à la recherche de petits pois, pour reprendre des forces, me réhydrater et saluer les efforts de Laëtitia et des cuisiniers.
Espérons que demain aille mieux parce que ce n'est pas encore brillant à l'heure de me coucher.