Dimanche 16 septembre : Premier contact avec la Vallée Sacrée

Moray, Maras et Ollantaytambo

Nous quittons une première fois Cusco pour aller découvrir d'autres sites de la Vallée Sacrée. Sur le chemin, nous pouvons constater  l'omniprésence d'eucalyptus importés d'Australie en substitution aux espèces natives à croissance lente. Comment sacrifier les écosystèmes pour des gains plus importants à court terme ?

De fréquentes scènes agricoles de labourage ponctuent notre avancée. Il se réalise à l'araire tiré par des vaches. Le tracteur est plus rare et réservé à ceux qui en ont les moyens. Les champs en patchwork sont très courants sur fond de Cordillère. Enfin, dans les hameaux que nous traversons, nous surprenons en beaucoup d'endroits des briques en terre cuite séchant à l'air libre.

Nous marquons une halte au faite d'un promontoire. Devant nous, la pyramide blanche du Salcantay domine l'Urubamba, la grande rivière qui nous demeure encore cachée. Des femmes en costume vendent de l'artisanat local au fil des passages de minibus.

Nous avalons à nouveau le bitume à une allure modérée. Une dizaine de kilomètres après Chinchero, nous bifurquons sur une piste cahoteuse. Les secousses restent toutefois amplement supportables tant notre chauffeur est attentionné. De temps à autre, au gré d'un freinage, la poussière que nous soulevons nous englobe dans son voile et ternit le paysage en patchwork l'espace de quelques secondes. Le site approche. Sur une piste plus étroite, nous serpentons à flanc de vallons, gagnant sans cesse en altitude. Pour autant, jusqu'au dernier moment, rien ne permet d'établir où se niche le site de Moray, tapi dans quelques plis du terrain. Ce n'est que lorsque le parking se profile que l'on devine qu'il se blottit là. Et même sortis du véhicule, il faut encore accomplir quelques pas pour le voir.

Il s'agit d'un site inca constitué d'une myriade de terrasses concentriques épousant les formes de la montagne sur un dénivelé de 130 mètres. Dans la journée, le soleil vient chauffer les pierres protégées du vent, chaleur diffusée la nuit et permettant de maintenir une température acceptable malgré l'altitude. De plus, via le système de terrasses, les Incas parvenaient à créer des différentiels de l'une à l'autre plus importants que la moyenne. Ils se servaient ainsi de cet endroit comme d'un laboratoire agronomique pour acclimater des plantes à l'altitude ou, au contraire, à des hauteurs plus proches du niveau de la mer. Des archéologues ont ainsi trouvé du pollen de kiwicha (ou amarante, céréale semblable au quinoa mais en plus fin), quinoa, pomme de terre, maïs et même coca ou manioc qui ne poussent jamais au-dessus de 1500 mètres alors que nous sommes à 3500m.

Moray, ce sont trois amphithéâtres comparables. Le principal est celui que l'on voit en débarquant.

Plus loin, derrière un pli de terrain, s'en trouvent deux autres de dimensions plus réduites et en moins bon état de conservation. Certains blocs gisent au sol et ne peuvent légalement être repositionnés faute de détails sur leur emplacement initial. Une autre solution quand il n'est pas aussi tard consiste à cartographier le mur, le démonter puis le reconstruire comme avant, pierre par pierre.

Pour bâtir les terrasses, il a fallu épouser les formes de la montagne et la remplir de trois couches : gravier, sable et terre fertile apportée à dos d'hommes depuis la vallée. Un tel empilement garantissait un bon drainage complété par de petits canaux d'irrigation creusés à même les blocs de pierre.

Précisons pour finir qu'il y a trois types de terrasses : pour la culture, pour soutenir et pour décorer. Sur ce site, elles remplissent les deux premières fonctions.

Nous parcourons le site à pied et il commence par un agréable toboggan acheminant innocemment vers la partie inférieure et les deux petits laboratoires secondaires. L'auditoire est captivé par la découverte de son premier site inca. Percy nous fait donc passer aux épreuves sportives : pour évoluer entre terrasses, il faut emprunter les escaliers incas ce qui corse un peu la balade. En effet, les marches sont des pierres plates qui jaillissent du mur inca. Rien ne les relie au sol, ni à leurs voisines. Enfin, leur hauteur est irrégulière et elles sont plutôt très écartées sachant qu'il doit y en avoir maximum 4 pour grimper ou descendre de 2 mètres. En prenant du recul, on pourrait assimiler les montées à la prise d'élan dans le fosbury et la descente à une troupe de parachutistes se jetant dans le vide. Plutôt cocasse sous cet angle pour ceux qui ne trichent pas en posant les mains. Go, go, go, on ne traîne pas !!!

Après quelques franchissements d'obstacles, vous êtes récompensés par des explications supplémentaires sur ces beaux anneaux ouvragés. Puis le guide bat le rappel pour retourner au bus et c'est alors que vous réalisez que vous êtes 100 mètres plus bas que tout à l'heure. Loin de ces considérations, Laëtitia et moi décidons de descendre jusqu'au "rez-de-chaussée" tant qu'à être venus. Nous en avons largement le temps au vu de l'allure générale et quelques marches ne vont pas nous effrayer. Nous pouvons ainsi ressentir ce que l'on devait éprouver une fois dans l'arène du Colisée : où que porte le regard, nous avons devant nous un mur aux pierres parfaitement soudées qui part à l'assaut du ciel lui-même. La prouesse architecturale laisse pantois ...

De retour au véhicule et tout le monde étant là, nous sommes acheminés vers le village de Maras. Nous allons partir pour une première marche d'environ deux heures pour parvenir à pied aux salines. Une autre approche que d'arriver directement en véhicule mais qui a une tout autre saveur : celle d'un effort qui n'est pas vain et au bout duquel peut surgir à tout moment une perle blanche. J'adore ce concept d'avoir le temps d'échafauder mille et une hypothèses sur l'aspect général de l'ensemble. L'esprit peut alors avancer au rythme de nos pas.

Il faut savoir que tous les habitants du village ou presque sont concernés car cette activité vient en complément de l'agriculture. Alors, par un système de roulement, ils apportent chacun à tour de rôle leur contribution.

 

Dès la sortie du hameau nous nous engageons sur une piste poussiéreuse plongeant vers la vallée en contrebas, là où s'écoule l'Urubamba. Nouvelles scènes agricoles de labour ou, entre les efforts, de repos. En arrière-plan, des géants saupoudrés de neige surveillent leur royaume. L'endroit est très fertile. Quelques oiseaux, caracaras en tête, viennent profiter d'un pique-nique à ciel ouvert dans les sillons. C'est un oiseau sud-américain à la tête de feu et, ici, à peine plus gros qu'un corbeau ou qu'une buse.

A force de cheminer en quête de sel, nous parvenons à un promontoire dominant les salines de Maras. Des milliers de bassins y resplendissent de teintes ocre ou marron. La formation de ce site est une affaire de tectonique des plaques : celle du Pacifique pousse celle de Nazca, élevant les fonds marins pour créer les Andes. Cela explique la salinité de toute la région. Prenons le lac Titicaca où s'achèvera notre circuit. Initialement salé, il a été adouci au fil des siècles et des millénaires par l'eau douce des rivières qui l'alimentent. Plus au sud, il est un salar si immense que la Corse y tiendrait aisément : Uyuni; et son voisin plus réduit de Coipasa. Les lacs s'y sont évaporés déposant le sel qui repose encore à l'air libre. Enfin ici, il y a eu le même soulèvement de couches depuis la mer, combiné à des sources d'origine volcanique qui traversent les strates de sel. Par évaporation et par remplissage réguliers, les habitants produisent le sel. Ils peuvent jouer sur son épaisseur par exemple en inondant plusieurs fois la même parcelle. Cela explique la diversité des teintes quand on surplombe les salines : les blanches sont les plus salées, les marrons les moins. Les terrasses remonteraient à l'époque inca mais il s'en créé sans cesse de nouvelles pour dépasser aujourd'hui les 4000 bassins. Ici, les 3 strates du sol sont gravier, sable et, sur le dessus, argile.

Le sel local est peu utilisé pour la consommation humaine car il nécessite alors plus de travail pour davantage de finesse mais que celui-ci est peu rémunéré. Il est plutôt destiné à sécher la viande ou à alimenter les animaux selon sa catégorie. Une coopérative se charge de gérer l'exploitation six mois par an pendant la saison sèche pour qu'il puisse y avoir évaporation.

Nous poursuivons ensuite notre marche vers le fond de la vallée. Quelques personnes raclent le sel avec une planche de bois ou le remontent sur leur dos, en équilibre sur le bord des terrasses.  A notre tour, nous sommes des funambules évoluant sur une très étroite levée de sel entre les bassins. Mieux vaut éviter le faux pas ... Nous parvenons sains et saufs de l'autre côté. Des greniers nous font face. Certains d'entre nous tentent de soulever un sac de 50kg. Laëtitia valide ainsi son brevet de porteur qu'elle n'avait pas souhaité passer au Népal.

Puis, le sentier s'accroche à la paroi, notre vallée se faisant plus encaissée. Nous croisons quelques convois de boeufs. Réminiscences que, dans ce cas, être près du précipice n'est pas sans risque : un geste d'effroi de l'animal et l'on se transforme au mieux en pantin désarticulé, au pire en blini. Projection fugace dans d'autres vallées bien lointaines. Prise de conscience enfin de ce moment de dépaysement si loin de la ville. Un vrai bonheur !

Le ventre de certains les pousse à presser le pas vainement. De toute façon, il faudra bien attendre tout le monde en bas. A l'approche du minibus, nous franchissons l'Urubamba sur un pont suspendu qui renvoie les vibrations que nous lui impulsons.

Enfin, la balade se termine par une surprise. Nous avons tout pour repartir vers le "restaurant" sauf l'essentiel : le chauffeur et ses clés. Vingt minutes où certains, tenaillés par la faim, rient jaune. Je pense qu'il y en a un qui a dû ressentir un moment de solitude en approchant. Personnellement, nous ne lui en avons pas tenu rigueur n'ayant pas plus faim que cela et repus de beaux paysages. Et puis il faut aussi se demander si ce n'était pas le champion national de cache-cache qui nous faisait une démonstration de son art ? Quant à Percy, il a dû avoir quelques suées froides en ne le trouvant pas et en ne parvenant pas à le joindre.

Vers 14h, le déjeuner chez l'habitant est servi sous des abris de paille et au milieu de poules, poulets et poulettes selon des points de vue divergents. L'occasion pour certains de faire connaissance avec la coca, cette plante mâchée par les locaux car elle coupe la faim. Bien qu'étant curieux, je ne me lance pas dans la dégustation car je garde du maté argentin le souvenir d'un goût amer pas spécialement plaisant. Les dires de nos cobayes iront d'ailleurs dans ce sens.

Après avoir réveillé le chauffeur en sursaut, nouvelle portion d'asphalte pour rejoindre le prochain site. L'environnement est encore agricole dans cette région où l'on cultive kiwicha (pour barres céréalières), blé, quinoa, 16 variétés de maïs, orge, lupin ...

Mais ce qui attire surtout notre attention, c'est cette statuette dominant toutes les maisons ou presque. Quand le toit est achevé, il est effectivement de coutume d'y installer un ensemble de figurines : 2 taureaux au pied d'une croix sur laquelle sont fixés une échelle, une jarre et un coq par exemple. Les taureaux symbolisent la force, la croix la religion catholique, l'échelle l'envie de progresser, la jarre l'eau bénite ou la chicha. Autant d'éléments visant avant tout à la protection de la maison.

Notre dernier site du jour se dresse tel un rempart partant à l'assaut du ciel : Ollantaytambo. Ses terrasses grimpent  si haut que l'on a un mur devant nous, un peu comme si nous arrivions au pied d'un barrage. Nous traversons la ville de même nom et partons déambuler sur ses pavés.

Ses fonctions étaient multiples : administrative et militaire pour contrôler l'accès au Machu Picchu, agricole par la vallée de Patacancha à quelques kilomètres, religieuse par ses temples et enfin résidentielle avec ses habitations. La construction du site date de Pachacutec mais jamais elle ne put être achevée du fait de l'arrivée des espagnols dans la région.

Nous parlions à Moray des trois types de terrasses : celles d'ici ont vocation à soutenir mais aussi à décorer si l'on en croit le pollen de fleurs retrouvé par les archéologues.

Ollantaytambo fut occupé par plusieurs peuples. De petites niches en pierre datent de la civilisation pré-inca de Kilka. Puis les Incas se sont imposés et ont amélioré les techniques de leurs prédécesseurs pour faire montre de puissance. Ils édifiaient par exemple des niches et des portes trapézoïdales ou des murs inclinés pour résister aux mouvements d'humeur de la terre.

En face du site principal s'élève une montagne sur les flancs de laquelle s'accrochent des greniers. Le versant étant plus venteux, la récolte était mieux aérée et le stockage facilité. Il s'agissait de stocks mobilisables en cas d'urgence tel que des guerres, mauvaises récoltes ... Quelques habitations permettaient d'abriter les personnes chargées de la surveillance de ces ressources.

En détaillant les rochers, on visualise deux profils : un de prêtre et un second sous le nez duquel se lève le soleil lors du solstice d'hiver (21 juin dans l'hémisphère sud).

Si on redescend dans la vallée, nous visualisons le plan en damier de la ville. En outre, les fondations des maisons modernes reposent sur des vestiges du mur inca.

Retournons enfin à l'essentiel du site de bas en haut et d'est en ouest. Le premier édifice dont les murs se dressent encore est appelé Bains de la Princesse. A l'origine ce fut un temple Kilka réutilisé par les Incas pour la purification des nobles avant les fêtes. A l'intérieur, deux types de niches : des petites pour les libations et des plus conséquentes pour les momies. Il faut savoir que les nobles uniquement pouvaient être momifiés et le gratin exposé dans des niches. Tout autre cadavre était enterré.

Au centre du temple s'écoule une fontaine à travers une ouverture dans la paroi. Lors du solstice d'hiver, le soleil illumine la fontaine et, aux yeux des Incas, rendait l'eau sacrée pour la purification.

 

A l'extérieur, d'autres fontaines permettaient au reste des habitants de se purifier également. Un peu plus loin, Percy nous montre une fontaine où il régule le débit en passant son doigt au bord du bec verseur mais, n'ayant pas suivi de longues études de physique, je dois bien avouer que le pourquoi continue de m'échapper.

Enfin, toujours dans la partie basse, il nous présente un cadran avec une particularité astronomique. Une fois l'an, au solstice d'été (22 décembre), le soleil frappe des proéminences rocheuses et leur ombre descend jusqu'à s'inscrire parfaitement dans des encoches sculptées. Le reste de l'année, l'ombre ne les atteint pas.

Nous passons alors à la partie pratique : l'ascension de marches irrégulières qui permettent de s'élever rapidement. Avant-goût d'un circuit où elles vont s'avérer incontournables. Le groupe s'étire un peu dans la difficulté. Point positif : notre itinéraire est le moins fréquenté. A des terrasses étroites succède un balcon sur la vallée et la cité. L'aplomb est assez vertigineux mais le parcours charmant. Je me verrais presque en sentinelle patrouillant sur un rempart tout en guettant l'approche d'éventuels assaillants. Heureusement pour de pauvres innocents en contrebas, je m'arrête à temps avant de déverser la poix.

Franchissement d'une porte ouvrant sur la partie religieuse : le Temple du Soleil aux murs toujours arrondis.

Sur ces derniers nous distinguons en filigrane les marques de croix andines patinées par le temps. Cette croix est constituée de trois "marches d'escalier" descendant vers la droite et la gauche et de leur symétrique en-dessous. Au centre, un cercle peut symboliser Cusco, la capitale. Cette figure est liée à la trilogie andine qui s'exprime toujours au travers de trois concepts. Le monde est ainsi représenté par trois animaux : le condor pour les airs, le puma pour la terre et le serpent pour le souterrain. Un autre exemple de trilogie est la mita (travail obligatoire pour l'Empire), minka (travail pour la communauté) et ayni (réciprocité), des notions que j'avais longuement explicitées dans mon blog d'Equateur lors de la descente du Quilotoa vers la côte.

Percy nous décrit également l'édification des citadelles d'antan. La carrière se trouvait en effet de l'autre côté de la vallée, à 6km de distance. Après avoir taillé la pierre et laissé quelques protubérances dessus, il fallait déplacer les blocs en les faisant rouler sur des rondins ou des galets. Un second souci a été de dompter les pentes via l'usage de plans inclinés très longs mais toujours visibles. Enfin, il était nécessaire de détourner la rivière pour franchir cet obstacle. Des recherches ont montré qu'il faut 15 hommes pour déplacer une tonne. Or certains blocs font 80 à 100 tonnes ... Le recours à la mita a permis d'élever ce site.

Nous sortons par un sanctuaire  comprenant  de nombreuses niches pour les libations de feuilles de coca lorsqu'il était en fonctionnement. Quant aux murs avec ses pierres ajustées, il se bâtissait selon le principe d'essai-erreur : on taillait une pierre à la bonne forme et dimension, la transportait, la positionnait et devait recommencer si l'ajustement sans mortier n'était pas parfait.

La journée se termine en gagnant le camping à pied. L'itinéraire a un goût d'aventure entre sentes pavées puis de terre dans une végétation dense. Nous franchissons la voie ferrée, marchons sur la levée de terre entre deux champs inondés et arrivons à une porte. Un plaisantin me joue un tour en passant le message qu'il faut la fermer après notre passage. J'y mets toutes mes forces mais la résistance est importante et la porte butte au sol. Avec l'aide de Laëtitia, nous la déplaçons un peu plus mais sans pouvoir la fermer car c'est impossible une racine obstruant le passage. Nous arrivons au camping et apprenons que c'était une blague. Plutôt risqué quand je suis le seul à parler relativement couramment l'espagnol ...

Le camping est merveilleux et très confortable : chaque binôme possède une grande tente aménagée. Faute d'électricité, l'éclairage est assuré par des lanternes dehors et des bougies dedans. Après une bonne douche, nous partons assister à la pachamanca, une technique de cuisson à l'étouffée sur lit de pierres et de terre, recouvert de branchages et de couvertures. En attendant que le diner soit prêt, nous nous rassemblons autour d'un feu. Une ambiance que j'adore en voyage, seulement entrecoupée par le sifflement des trains allant ou venant au Machu Picchu. Puis vient la dégustation de notre plat de patates, fèves, oca, fromage salé un peu spécial, mouton, porc et poulet. Celle-ci est agrémentée par la discussion la plus philosophique de tout le voyage. Plantons le problème : sur 11, nous sommes 8 à partir pour le trek du lendemain et 3 + le guide à opter pour une alternative. Cependant pour le trek en question, ceux qui prennent des bâtons doivent mettre leurs embouts pour protéger le site. Laëtitia et moi n'en prenons pas, quant aux autres, ceux qui ne viennent pas en sont équipés contrairement à ceux qui partent. Ainsi pendant une heure s'échafaude une stratégie de prêt rocambolesque où l'on verra même l'une d'entre nous prête à jeter l'éponge. Au bout de 60 minutes, nous parvenons à la solution : sans échanger les bâtons qui ont déjà les bons réglages, on peut simplement échanger les embouts. Et pour rajouter de l'huile sur le feu, il faut également préparer un petit sac pour les deux prochains jours avec uniquement ce que l'on pourra porter demain car le gros des bagages va rester ici. Pour la première fois dans l'Histoire, un pyjama aurait pu priver quelqu'un de Machu Picchu. No comment !

Nous nous endormons en soufflant les bougies, bercés par l'écoulement de l'eau d'une rivière voisine. Il est des soirées plus désagréables ...

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