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Voyages en Europe

Voyages en Europe
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4 février 2010

Cracovie - Wieliczka - Auschwitz - Birkenau

Week-end du 15 août 2008 : je pars avec mon frère pour trois jours de week-end à Cracovie et dans les environs. Cette ville se trouve au sud de la Pologne, à proximité de la frontière slovaque. Ces trois jours de découverte suffiront à me donner envie d'y retourner une semaine en novembre 2009. Cette fois, j'étais seul et voyageais en train avec un pass Interrrail. Voici le récit de ces deux trop brèves visites.

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Pour cette première visite en Pologne, la destination retenue a été Cracovie du fait des promos alléchantes proposées par une compagnie low-cost. Cracovie est aujourd'hui une ville étudiante de premier plan et l'a toujours été. En témoigne la présence de deux personnages de stature internationale ayant étudié dans son Université : Nicolas Copernic et Karol Wojtyla (futur Jean-Paul II). Elle fut également mise en avant par le film de Steven Spielberg, La Liste de Schindler. Je débarque dans cette ville en compagnie de mon frère pour le week-end du 15 août, une date importante dans ce pays largement catholique.

A la sortie de la gare, nous parvenons immédiatement en face de la double muraille : d'abord la muraille végétale qui encercle le centre historique (Les Planty); puis les vestiges des anciennes fortifications aux alentours de la Barbacane, une sorte de tour ronde. Les tramways circulent à l'extérieur de celle-ci.

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En déambulant dans le centre, nous croisons de temps à autre une calèche. Le tourisme est en effet une des mannes principales de la ville moderne.

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Avant d'aller voir la place principale de la ville, son coeur touristique, j'aime bien m'imprégner des rues environnantes. Au lieu de nous diriger droit sur la grande place centrale, nous nous rendons d'abord au Collegium Maius, le plus ancien bâtiment de l'Université de Cracovie fondée en 1364. C'est là qu'ont étudié les deux illustres élèves mentionnés précédemment. L'extérieur du bâtiment est plutôt austère avec une façade en briquettes rouges de style gothique. L'intérieur est par contre beaucoup plus agréable : la porte d'entrée s'ouvre sur une magnifique petite cour à arcades. En son milieu est planté un arbre.

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Nous reprenons notre chemin et passons devant plusieurs complexes religieux. Plusieurs années après sa mort, Jean Paul II est toujours aussi omniprésent dans les esprits et dans les coeurs.

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Voilà ce que donne le style gothique avec des briquettes rouges pour ceux qui ne voient pas de quoi je parlais il y a deux paragraphes. Une fois de plus, la beauté se trouve à l'intérieur pour peu qu'on veuille bien se donner la peine de franchir le seuil.

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Pour finir d'accomplir ma circumambulation de la Place du Marché, nous nous rendons au théâtre à deux pas de la Barbacane vue en arrivant. Son style est nettement plus classique mais bien plus esthétique.

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Midi sonne, une petite fête bat son plein à côté de la place. Nous nous joignons à la foule pour goûter de délicieux pierogi, une sorte de ravioli mais en meilleur ! Pendant ce temps-là, quelques groupes folkloriques assurent l'animation. Nous sommes fin prêts pour gagner la Grande Place du Marché. "Grande" car elle fait 200m de côté. Mais il est difficile de s'en rendre compte car un édifice la coupe en deux en son milieu : la Halle aux Draps.

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Au milieu de la foule, un individu attire mon attention : un homme-sandwich en pleine manifestation. :o) Je n'ai jamais su s'il a obtenu gain de cause.

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Autre élément remarquable sur cette place, la curieuse église Notre-Dame dont les deux tours ne sont pas de même hauteur. Une explication qui circule à ce sujet est la rivalité de deux frères architectes dont l'un a assassiné l'autre pour mettre fin à l'élévation de sa tour. Pour mieux reconstituer le crime, un vieux couteau rouillé est attaché sous une des arcades de la Halle aux Draps. Le trouverez-vous ?

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Par contre, pour voir l'intérieur, le 15 août n'est pas une date optimale, les messes s'y déroulant sans discontinuer. Nous n'avons pas pu entrer au cours de ses trois jours mais le bref aperçu que nous en avons eu en passant une tête par la porte est un vrai chef d'oeuvre. Enfin, un beffroi s'élève vers le ciel de l'autre côté de la place.

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Nous marquons alors une petite pause pour aller déposer notre sac à l'auberge de jeunesse. Puis nous repartons de plus belle avec un petit crochet par la rue Kanonicza. Les façades sont colorées et la rue pavée. Dans cette rue se trouve une ancienne résidence du Pape polonais.

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Nous pouvons alors aller vers la colline de Wavel où se dressent le château royal et la cathédrale de la ville qui fut un temps la capitale royale du pays. On accède à l'intérieur de l'édifice par une large rampe située au nord de celui-ci.

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Nous terminons avec cet édifice la visite de la Vieille Ville. Nous laissons pour le lendemain la visite du quartier juif, très bien conservé. Nous allons consacrer le reste de la journée à un site conseillé par un guide hors-pair : l'UNESCO. A quelques kilomètres de Craco se trouve la mine de sel de Wieliczka, un incontournable figurant au Patrimoine Mondial.

Pour nous y rendre, nous prenons un minibus d'une dizaine de places. Celui-ci tarde un peu à démarrer car il doit être plein avant de démarrer. Et une fois parti, il faut faire de la place pour toute nouvelle personne montant à bord ... La course revient par contre à une bouchée de pain. Parvenus sur le site, il est trop tard pour avoir une visite en français. Il doit y en avoir deux par jour en période touristique. Nous prenons donc l'anglais par dépit.

A priori l'endroit est très prisé car une foule considérable se presse dans les galeries par vagues successives. Ca bouchonne sévèrement sur la route du sel, c'est un peu le revers de la médaille : une fréquentation trop importante. Ne faudrait-il pas la réduire pour protéger le site ?

Dans un premier temps, on descend longuement par un escalier en bois et on pénètre alors dans les premières salles très obscures et fraîches où des artistes ont sculpté le sel gemme.

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Le second volet de la visite est consacré aux techniques d'exploitation avec des mannequins de cire pour les reconstitutions.

Enfin, on arrive au clou du spectacle, la chapelle Ste Kinga : une vaste salle de 54m de long et d'une dizaine de mètres de haut où tout est en sel (les lustres, l'autel, les fresques religieuses ...). Un chef d'oeuvre !

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La visite se termine par la traversée de quelques lacs salins. Nous sommes alors entassés dans un petit musée / boutiques souvenirs / snack. La remontée se fait ensuite par l'intermédiaire de deux ascenseurs à deux étages mais vu la foule dans la mine, il faut patienter dans les zones de stockage.

Sortis de la mine, nous regagnons Cracovie en bus. La première journée est terminée, plutôt à temps car une belle tempête éclate.

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Le second jour, nous prenons le petit déj dans la rue : des vendeurs proposent des pains en forme de couronnes à base de différentes céréales. Nous sommes alors prêts pour la visite de Kazimierz, le quartier de la communauté juive de Cracovie. Il est situé au sud-est du château de Wavel et était autrefois ceint d'une fortification. Ce quartier abrite aujourd'hui de nombreuses synagogues. Ci-dessous la Place Nouvelle que l'on peut voir dans la Liste de Schindler.

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Nous quittons ce quartier par le sud et l'ancien Hôtel de Ville.

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Nous passons au pied du château de Wavel. Un dragon y monte la garde crachant de temps à autre quelques flammes.

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La matinée est à peine entamée. Nous souhaitons consacrer le reste de la journée à un second site du Patrimoine de l'UNESCO : les camps d'Auschwitz-Birkenau. J'en ai bien sûr entendu parlé au cours de ma scolarité mais cela était alors très théorique. J'ai depuis lu Si c'est un homme de Primo Levi qui m'avait beaucoup marqué par la précision de son récit de prisonnier ayant survécu un an à la Buna Monowitz, le troisième camp d'Auschwitz. Mais aller se rendre compte par soi-même de ce qu'ont dû endurer des millions d'innocentes et d'innocents n'a rien de comparable. Et étant si près, un devoir de mémoire s'impose.

Pour s'y rendre, il est nécessaire de prendre un bus à la gare routière derrière la station ferroviaire. Une heure et soixante kilomètres plus tard, nous débarquons devant l'entrée du Musée d'Auschwitz qui accueille les visiteurs. L'entrée de ce site est gratuite. C'est l'un des deux camps les mieux conservés du pays, les nazis ayant fait exploser toutes traces de leurs méfaits face à l'avancée des russes en 1945.

Nous sommes alors au camp d'Auschiwtz I, une ancienne caserne polonaise reconvertie début 1940 en antichambre de l'horreur. L'entrée dans le camp se fait par le franchissement de la célèbre porte portant l'inscription "Arbeit macht frei" (le travail rend libre). De part et d'autre de celle-ci, une double rangée de barbelés et à distance respectable des miradors.

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Ce seuil symbolique dépassé, nous suivons une longue allée bordée de hauts peupliers et de barraques en briquettes rouges. En faisant abstraction de l'entrée que nous venons de franchir et des barbelés, cette vision n'est pas trop choquante et on pourrait presque se croire dans une banlieue ouvrière.

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Mais ce n'est pas une banlieue ouvrière, c'est un alignement de blocs dans lesquels étaient entassés les prisonniers. Tous font deux étages et comprennent plusieurs pièces. 28 blocs composent le camp. Certains sont dédiés aux expositions générales traitant de l'histoire du camp, des atrocités qui y étaient commises, de la vie des prisonniers, de la condition des juifs dans le régime hitlérien ... Dans ces blocs, on atteint vraiment le comble de l'horreur par ce qui est présenté. Tout est fait pour marquer les esprits durablement si ce n'était déjà fait par la simple entrée dans ce lieu. Chacun prend pleinement conscience du nombre inconcevable de victimes. Le bloc de la Mort est tout aussi sinistre et détaille les exécutions, les expériences médicales, la torture et les châtiments corporels.

Les autres blocs sont consacrés aux expositions nationales : chaque pays met en scène l'horreur des camps à sa façon : par des photos, des mises en scène ... La France et la Belgique ont décidé de mettre en avant quelques destins brisés ici il y a soixante ans environ.

Pour terminer le parcours, on passe devant une chambre à gaz et le crématoire bien conservé.

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Nous rallions alors à pied le second camp qui se trouve à 2 ou 3 kilomètres de là. Il s'agit d'Auschwitz-Birkenau également connu par sa tristement célèbre porte.

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L'horreur est ici différente du camp précédent : dans le premier camp, des éléments choquants sont mis en avant pour témoigner de l'horreur. Birkenau s'apparente par contre plus à un champ de ruines avec une "mise en scène" minimaliste et peu d'explications. Pour autant sa visite n'en est pas moins marquante pour plusieurs raisons :

- l'étendue du camp : aussi loin que porte la vue, tout n'est que désolation. Il n'y a aucune limite à l'inconcevable. Les barbelés et miradors courent sur 2500 mètres en ligne droite sur chaque côté. Sur une telle surface, le nombre de victimes doit être effroyable, vertigineux, inimaginable !

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- les conditions de vie : il n'y a plus d'édifice en béton désormais. Que des baraques en bois donc protégeant moins des conditions climatiques pouvant être extrêmes en hiver.  Le temps est maussade aujourd'hui et le sol humide. Nous réalisons alors que le camp devait également ressembler à un vaste champ de boue en hiver ou après les précipitations.

A l'intérieur des bâtiments, une enfilade sans fin de paillasses étroites sur trois étages.

Les chambres à gaz ont ici été dynamitées. Par contre, il reste les douches de désinfection et des étangs où étaient jetées les cendres.

Un monument a également été élevé pour tous les martyrs. A ses pieds, une inscription commémorative dans une dizaine de langues.

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Pour terminer, il faut expliquer que ce camp était organisé en quartiers : à l'entrée, la zone de quarantaine où étaient entassés les prisonniers les moins malheureux à leur arrivée; puis le quartier des familles, celui des tsiganes ...

C'est marqués que nous quittons le village pour retourner à Cracovie, toujours en bus.

Le lendemain s'est terminé notre week-end en Pologne. Nous sommes restés bloqués une demi-journée à l'aéroport. Notre avion initial, en panne, n'a jamais atterri en Pologne et un autre en provenance des Baléares a été affrété en remplacement. En attendant, nous avons pu visiter les champs des environs et être bichonnés par les autorités aéroportuaires qui offraient régulièrement des collations en dédommagement.

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4 février 2010

Malbork et Gdansk

En cette semaine du 11 novembre 2009, j'ai quelques jours de congés et en profite pour retourner en Pologne. Cette fois je pars seul et reprends une formule tentée en début d'année en Europe du Nord : je pars avec uniquement un billet d'avion aller-retour pour Varsovie et un pass Interrail. Pour le reste, on verra sur place.

J'arrive à Varsovie tard dans la soirée, rate de justesse le dernier bus de jour. Je suis quitte pour attendre le premier bus de nuit. Je descends à la gare centrale aux alentours de minuit et suis étonné de voir qu'elle ne ferme pas de la nuit. Les guichets sont ouverts 24h/24h, des commerces également, il y a pas mal de passage à toutes heures et les vigiles ne cessent de demander aux sans-abri de sortir dans le froid. Pourquoi puisque nous, nous pouvons rester ?

A 4h du matin, mon train pour Malbork arrive avec un peu de retard. Après quelques heures de trajet, j'arrive dans l'ancienne capitale des chevaliers Teutoniques, une "confrérie" militaro-religieuse ayant notamment pris part aux Croisades. La ville est célèbre pour son château imposant qui est classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.

Il est constitué de 3 châteaux imbriqués les uns dans les autres. L'ensemble est édifié en briques rouges-orangées et tuiles rouges.

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Franchit le pont-levis de la première photo, on pénètre dans la cour intérieure du château moyen.

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Par un nouveau pont-levis, on accède à l'ultime château et à sa cour à arcades abritant un kiosque surmonté d'un pélican.

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Diverses salles abritent des expositions mais c'est souvent à moi de pousser les portes pour découvrir ce qu'il y a derrière. Il n'y a pas véritablement de parcours pré-établi.

En sortant du château, je rejoins la Nogat, la rivière locale, pour bénéficier d'une vue d'ensemble comme ne le montre que partiellement ma photo :

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Je reprends ensuite le train pour une heure de trajet à destination de Gdansk. Cette ville a joué un rôle de premier plan au cours de l'histoire. Ce fut une des cités-phares de la ligue hanséatique avec Bergen, en Norvège. Cette ligue avait une vocation commerciale et souhaitait reproduire au Nord de l'Europe, la domination vénitienne sur le commerce en Méditerranée. Plus tard, elle revient sur le devant de la scène au début de la seconde guerre mondiale sous le nom de Dantzig. Ce conflit conduira à sa destruction quasi complète mais la ville a réussi à renaître de ses cendres et à retrouver sa splendeur d'antan. Enfin, c'est des chantiers navals de l'agglomération qu'est parti le mouvement Solidarnosc. Aujourd'hui, la ville attire les touristes notamment pour ses maisons commerçantes aux façades chatoyantes.

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Mais avant d'aller les voir, il faut me ravitailler. Je suis donc aller tester un bar à lait. Il s'agit d'une sorte de cantine populaire, vestige de l'époque communiste. Le choix de plats y est très large et la clientèle nombreuse. L'ambiance est décontractée et le cadre simple mais convivial.

Ma découverte de la cité commence avec l'ancien Hôtel de Ville devant lequel est dressée une statue en l'honneur d'un astronome.

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Je passe ensuite devant un ancien moulin.

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J'aboutis alors au quai le long de la rivière. Celui-ci est célèbre pour son immense grue médiévale qui sert de vitrine à la ville. C'était la plus grande de son temps au Moyen-Age.

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Derrière cette promenade, de nombreuses rues abritent les maisons multicolores que j'évoquais précédemment.

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Mais à mes yeux, le plus beau coin de Gdansk est assurément la place du Long Marché et son Hôtel de Ville surmonté d'un beffroi.

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Et l'Arsenal n'a rien à lui envier :

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Ce tour effectué, il est à peine 16h mais la nuit commence déjà à tomber. Je m'embarque donc dans un dernier train pour Torun, ville natale de Copernic et nouveau site de l'UNESCO. Le voyage est assez long car les trains n'avancent pas très vite en Pologne. Je parviens assez tard à destination car la gare se trouve à l'extérieur de la ville à 2 ou 3 kilomètres. Je finis néanmoins par trouver une auberge de jeunesse assez sympa en plein centre. Un bon point de départ pour le lendemain.

4 février 2010

Torun et Poznan

Torun est un peu la synthèse de ce que je viens de parcourir : place forte teutonique et ville de la Hanse. C'est également là que Copernic a vu le jour. Son architecture paraît-il remarquable lui a valu de figurer sur la liste du Patrimoine de l'UNESCO. Je pense que la diversité des styles y est pour davantage que l'esthétique ou la beauté.

Au lever du jour, je me suis dirigé vers l'église Ste Catherine de couleur vraiment rouge.

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Les ruelles du centre abritent également quelques maisons colorées ou avec des moulures sur les façades :

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Sur la place principale, la maison d'Artus, un centre culturel, est munie de tourelles d'angles. Elle dénote ainsi du reste de l'architecture de la ville historique.

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La Poste est quant à elle décorée de pignons à gradins :

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Le reste est plus "classique" car la brique laisse partout son empreinte : dans le château teutonique, les remparts, un grenier gothique, une tour penchée construite à même la muraille, les églises, l'Hôtel de Ville ... Au secours !!!

Je dois mentionner que Torun abrite également un skansen, un musée en plein air présentant les différents types d'habitats. Il était fermé lors de mon passage mais j'ai pu notamment voir de l'extérieur un moulin à vent et des maisons à toit de chaume.

Pour regagner la gare, je traverse à nouveau le long pont à arcs en acier. Celui-ci enjambe la Vistule et permet d'embrasser l'ensemble de la ville d'un seul regard.

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Les rails me mènent ensuite à Poznan. La place de l'Hôtel de Ville contraste grandement avec les environs : la première est splendide tandis que le reste est anodin.

Voici par exemple le château impérial :

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Mais, heureusement, il y a le Rynek : ses maisons peintes et chatoyantes, ses nombreuses fontaines, son sol pavé.

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J'ai même trouvé la statue d'une vieille connaissance qui me suit à travers l'Europe au fil de mes périples : St Jean Népomucène, un prêtre martyr qui résista à la "folie" et à la cruauté du roi Venceslas IV.

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L'Hôtel de Ville est un des deux joyaux de cette ville. Sa façade à trois niveaux d'arcades comporte peintures, médaillons et gravures. Au-dessus de ce premier niveau, s'élève un mur à fonction décorative encadré de tours d'angles semblables à de petits observatoires. Enfin, l'édifice est surmonté d'un imposant beffroi. L'horloge du bâtiment donne un spectacle tous les jours à midi avec la sortie des emblèmes de la ville : des boucs se donnant des coups de cornes.

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Et que dire des rayonnantes maisons de marchands, arc-en-ciel aux façades étroites ? Les piliers soutenant leurs arcades sont si fins qu'elles semblent flotter au-dessus du pavé.

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Ebloui par ce que je viens de voir, je reprends mon parcours. Celui-ci m'amène à traverser le pays d'ouest en est pour rallier Lublin via Varsovie. Nous sommes à la veille du week-end et les trains sont bondés. Néanmoins, je parviens à trouver une petite place. Le voyage est extrêmement long d'autant plus que la nuit est tombée depuis belle lurette.

4 février 2010

Lublin - Majdanek - Zamosc

Ce matin encore je pars de l'hôtel de bonne heure sans même prendre de petit déjeuner. Je me rattraperai en route. Je parviens d'abord au château de la ville dont l'aspect est en totale rupture avec la situation géographique : je l'aurai trouvé dans la péninsule ibérique que cela m'aurait moins surpris !

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Au pied de l'escalier se trouve une place en demi-cercle bordée de maisons dont une sur deux est identique.

Je me dirige ensuite vers le coeur de la cité. Celui-ci est situé sur une butte. Les principales artères y pénétrant passent sous des portes dont la plus jolie est celle de Grodzka du côté du château.

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Quant à la place principale, elle est largement occupée par le Tribunal Royal qui se trouve en son centre et empêche d'en apprécier la juste dimension. Des maisons bourgeoises lui font face sur ses quatre bords. Cependant leur état est quelque peu dégradé donnant un sentiment d'abandon du patrimoine local.

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Toutefois, si j'ai couvert tant de distance depuis Poznan, il faut avouer que ce n'était pas pour découvrir le centre de Lublin. Le principal motif de ma venue est d'essayer de me rendre à Zamosc dont les photos de mon guide sont flatteuses. En outre, je souhaite également me rendre à Majdanek pour témoigner par quelques photos de ce qui s'y est passé pendant la seconde guerre mondiale n'en déplaise aux négationnistes.

Jouxtant la périphérie, les derniers immeubles offrent une vue sur l'horreur : le camp d'extermination de Majdanek qui est aujourd'hui un Musée à la mémoire des 360 000 Martyrs ayant achevé leur vie ici. La ville ne pouvait ignorer le camp car depuis cet endroit on voit une large partie de la cité.

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Les perspectives rendent l'évaluation difficile mais le camp est gigantesque et porte aussi loin que le regard. Il abritait 144 baraquements au maximum.

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Contrairement à Auschwitz, les photos sont ici autorisées même à l'intérieur. Voici donc quelques éléments indissociables de ce lieu : les douches (qui étaient utilisées de différentes manières selon les personnes qui y entraient ...) et les dortoirs.

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Dans les "chambres" ci-dessus étaient entassées jusqu'à 800 personnes.

Une autre similitude avec Auschwitz est la mise en avant du nombre de victimes par un moyen qui est bouleversant : des murs de cages remplies de chaussures, de milliers de paires de chaussures. Je ne souhaite par contre pas montrer d'images ici.

Un mausolée se dresse dans un coin du camp "renfermant" les cendres des victimes. A ses côtés, subsiste un crématorium dont l'intérieur est intact. Des bougies y brulent pour commémorer la mémoire des victimes.

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J'ai à présent besoin de souffler après cette visite opprimante. Je regagne la gare à pied mais aucu train de se dirige vers Zamosc. Je repars alors vers la gare routière qui se trouve à côté du château de Lublin. Pour une bouchée de pain, je trouve un minibus qui me conduira directement sur place en une heure environ.

Zamosc est à une poignée de kilomètres de l'Ukraine. C'est une sorte de cité idéale tout droit sortie de l'imagination de Jan Zamoyski. Celui-ci ayant étudié en Italie, il reproduit dans son pays natal, une ville à l'architecture renaissance appelée la "Padoue du Nord". Si vous passez par la Pologne, je vous conseille vraiment d'y marquer une pause : elle est éblouissante et se démarque de toutes les autres cités du pays.

Une partie de ses édifices religieux sont influencés par les voisins orientaux ou reflètent une certaine fantaisie.

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Les larges remparts lui donne l'aspect d'une citadelle inexpugnable.

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Quant à sa vaste place centrale au carrelage formant un damier, délimitée par des arcades et des maisons colorées, parcourue par quelques pigeons, elle rappelle incontestablement l'Italie. Le quartier est d'ailleurs richement doté en pizzeria.

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Les plus beaux édifices de ce Rynek sont incontestablement son Hôtel de Ville et les maisons arméniennes.

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La nuit se rapprochant en ce milieu d'après-midi de novembre, je regagne Lublin en minibus puis Varsovie en train. Ce soir, le nombre de touristes et de personnes en week-end est incroyable : les rues en regorgent et j'ai eu un mal de chien à trouver un hôtel puisque je n'avais pas réservé. 

4 février 2010

Varsovie

La ville de Varsovie, comme de nombreuses autres en Pologne, a été totalement ravagée lors du dernier conflit planétaire. Cela ne l'a pas empêché de se relever et d'opter pour un mélange des genres : les bâtisses anciennes côtoient celles de l'époque communiste et les tours modernes.

La partie "occidentale" de la ville, à l'ouest de la Vistule, est quasiment partagée en deux par un axe extrêmement long : la Voie Royale. A son extrémité sud, de vastes jardins couvrent une grande superficie. Le premier est le parc Lazienski, un ancien terrain de chasse royal. Une etendue lacustre en occupe le centre et est enjambée par un palais.

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Différents autres bâtiments peuvent être croisés au fil des allées : une orangerie, un corps de garde, un observatoire puis la maison blanche qu'occupa un de nos futurs dirigeants à une époque lointaine. Des écureuils gambadent ça et là, narguant au passage des faunes-lampadaires.

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En remontant l'artère principale vers le nord, je longe le Parc Ujazdowski dont le château est moins attrayant. Vient ensuite le quartier des ambassades et du Sejm, le Parlement Polonais; puis une église qui, toutes proportions gardées, ressemble au Panthéon de Rome.

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Peu après, je traverse une autre grande artère, l'avenue de Jérusalem. A l'intersection de ces deux routes, un artiste controversé a dressé un palmier, symbole polonais de l'absurde.

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L'architecture de la Voie Royale se fait alors plus cossue : les palais se succèdent. Voici par exemple le Palais Présidentiel :

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Les églises ne sont pas en reste. Après avoir remonté cette longue voie sur quelques kilomètres, on parvient à la Vieille Ville et à son château royal à la façade rose.

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Au centre de ce quartier ancien, le Rynek abrite la Sirène de Varsovie, l'emblème de la capitale. Selon la légende, elle serait une des soeur de la fameuse sirène de Copenhague (il y avait 5 soeurs dans le conte d'Andersen). Elle aurait protégé les fondateurs de la ville de son bras armé d'une épée et abritée derrière son bouclier.

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Ce centre ancien est protégé par une puissante muraille doublée d'une douve. A l'extérieur de l'enceinte, une statue rend hommage aux enfants disparus lors de l'Insurrection de Varsovie.

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Non loin de là, un autre monument commémore le même événement tragique. Il représente un groupe d'insurgés surgissants des égouts de la ville dans une tentative désespérée. Un peu plus loin, la seconde partie du monument traduit la déroute et le retour dans les souterrains.

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Enfin, en revenant vers la gare centrale, je suis passé devant l'un des symboles de Varsovie : le Palais de la Culture et des Sciences, vestige d'une époque révolue et qui contraste au milieu des tours surgissant peu à peu à ses côtés.

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En ce milieu d'après-midi, un léger voile brumeux tombe sur la ville, tel un rideau de thêatre marquant la fin du spectacle ou en l'occurence de mon second séjour en Pologne. Il me reste de celui-ci un sentiment ambigu entre l'horreur des camps et la farouche volonté de ce peuple à surmonter les obstacles qui se sont présentés à lui au cours de son histoire.

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22 juillet 2009

Découverte de l'Europe du Nord

Depuis longtemps, je désirai aller découvrir les paysages majestueux des pays d'Europe du Nord . En ce début de mois de mai 2009, me voici donc parti pour un périple de 10 jours à travers la Scandinavie (Danemark puis Norvège et enfin Suède). Point de voyage organisé d'abord parce que ceux-ci sont prohibitifs mais aussi car il n'y a pas ou peu de circuits qui permettent de parcourir de telles distances en si peu de jours. Ce jeudi 30 avril, lorsque je décolle d'Orly, je n'ai en ma possession qu'un billet d'avion aller-retour pour Copenhague sur une compagnie low-cost, une carte Interrail et une nuit d'auberge de jeunesse réservée. Pour le reste, on verra ...

Jeudi 30 avril 2009

L'avion de la Norwegian décolle d'Orly aux environs de 21 heures. A peine 2 heures plus tard, il se pose sur le tarmac de Kastrup, l'aéroport de Copenhague au Danemark. Ce soir, pas d'hôtel ni d'auberge de jeunesse. Je reste passer la nuit à l'aéroport pour être prêt à débuter mon parcours aux aurores.

Vendredi 1 mai 2009 : Visite de Copenhague et du château de Frederiksborg

5h du matin. J'embarque dans le train pour le centre de la capitale danoise. Après une dizaine de minutes de trajet, me voici fin prêt pour commencer la visite de la ville. Le jour est déjà levé (le soleil de minuit est dans moins d'un mois) et il fait vraiment très froid. Jamais dans les 10 jours qui ont suivi, je n'ai mis autant de couches de vêtement sur moi et pourtant je suis au point le plus méridional de mon parcours.

A cette heure, la ville se réveille à peine. La plupart des personnes dans les rues sont des fêtards qui sortent des boîtes de nuit passablement éméchés. Au premier abord, Copenhague est une ville plutôt austère. Ses bâtiments en briquettes rouges ne sont pas sans me rappeler Amsterdam ou la Belgique.

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On retrouve également des influences allemandes par exemple dans la Tour Ronde. Celle-ci comporte un escalier tellement large que les cavaliers pouvaient l'emprunter sans descendre de leurs montures :

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Mais au fil de la découverte des différents quartiers, je me rends compte que mes premières impressions étaient trop tranchées. Les styles architecturaux sont très variés, les constructions d'une grande diversité.

On retrouve d'abord des bâtiments à pignons :

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Le centre abrite ensuite deux Châteaux et une forteresse. Le premier château est celui d'Amalienborg. Au milieu d'une immense place pavée, trône une statue équestre et, aux angles de cette place, s'élèvent quatre bâtiments chacun habités par de hauts dignitaires du Royaume. C'est également ici que l'on peut voir les gardes avec leur bonnet en poils d'ours synthétiques. L'uniforme reste tout de même moins jovial que celui des gardes anglais.

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Un peu plus à l'ouest, au coeur du jardin royal, le palais de Rosenborg arbore un style tout à fait différent recourant aux briquettes rouges évoquées précédemment :

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Enfin, au nord-est du centre, se trouve la citadelle en forme d'étoile à 5 branches. Les plus beaux éléments de cet édifice défensif sont à mes yeux la fontaine Géfion et le moulin :

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Enfin, l'opéra tranche par ses traits modernes avec le classicisme ou l'aspect renaissance des trois édifices précédents :

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Terminons la découverte de cette ville avec ses deux principaux centres d'intérêt : Nyhavn et La Petite Sirène d'Andersen.

Nyhavn est un petit port dans un des canaux du centre-ville. Il est bordé de nombreuses maisons aux façades multicolores et comportant toutes au rez-de-chaussée un restaurant. J'ai eu l'occasion d'arpenter trois fois dans la journée ce site. Tout d'abord au petit matin, avec le lever du soleil éclairant peu à peu les façades. A ce moment-là, il n'appartient qu'aux habitants de Copenhague et aux rares touristes sur place. Je suis repassé à midi pour chercher un repas. C'est alors une artère grouillante de vie avec une myriade de gens attablés dans les restaurants pour dévorer des sandwiches à toutes les sauces. Souhaitant éviter les sandwiches dès mon premier jour, je me suis alors rabattu sur un restaurant ... thaï. Celui-ci propose un excellent rapport qualité-prix et les rations sont vraiment copieuses. Il se trouve au croisement de Nyhavn avec la Toldbodgate (au niveau du pont qui coupe le port en deux). Enfin, je suis repassé de nuit et là encore Nyhavn est un lieu de retrouvaille pour la population comme pour les touristes.

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Quant à la Petite Sirène, rien de tel pour s'y rendre que d'emprunter le Vélib' local. Ces vélos en libre service fonctionnent exactement comme les caddies de supermarché : en insérant une pièce dans le boitier approprié, le vélo est "libéré". Il suffit ensuite de le laisser dans l'une des cinq stations de la ville et de récupérer sa mise initiale : à tous les coups on gagne !

Le fait de voyager seul m'a là encore permis de photographier la Petite Sirène sous toutes les coutures (pour peu qu'elle en ait) pendant 10 minutes sans être importuné par le moindre touriste. Lorsque j'ai eu fini ma séance, deux bus remplis de polonais ont débarqué sur les lieux. L'horreur. Comment peuvent-ils en profiter ? Et tout le monde a-t-il  seulement pu voir et prendre en photo la célèbre statue sans avoir une demi-douzaine de personnes dans le champs ? Dans des moments comme celui-ci, je ne regrette vraiment pas mon choix d'être parti par mes propres moyens. 

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Après être passé déposer mon lourd sac à dos à l'auberge de jeunesse Copenhague Downtown, je décide de prendre le train vers le nord en direction d'Hillerod. Cette ville recèle sans conteste l'un des plus beaux châteaux du pays : Frederiksborg. Le château est situé sur une île ou plutôt trois et est dans un cadre champêtre. Il est de style Renaissance hollandaise (les fameuses briques rouges déjà aperçues dans la capitale). Sur la rive nord, un jardin à la française s'étend sur 3 étages de terrasses.

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En arrivant d'Hillerod, on commence par contourner le lac par un petit chemin en terre. On passe alors sur un petit pont et débouche sur une allée avec en fond une tour dont le sommet est au moins aussi haut que la base de la tour elle-même.

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Puis on atteint la cour principale. Au premier plan, la fontaine de Neptune se détache devant la stature imposante du château et ses tourelles :

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A partir de l'aile gauche de la photo précédente, un pont couvert se détache du corps de l'édifice principal et enjambe un des bras du lac :

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En passant au-dessous de celle-ci apparaissent les différentes terrasses du jardin français qui étaient alors insoupçonnées. Sur le premier niveau, le plus proche du lac, de petits buissons dessinent 4 immenses blasons héraldiques. Les deux de droite sont séparés de ceux de gauche par l'eau dévalant d'une fontaine. Au second étage, des haies plus hautes et des arbustes de forme conique. Enfin, sur la terrasse la plus élevée, se trouvent la fontaine principale ainsi qu'une série de statues.

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Après ce paisible moment dans la campagne, l'heure est venue de regagner la capitale à environ 60 minutes de là.

Je termine la description de cette journée par une caractéristique assez surprenante des auberges de jeunesse scandinaves : les sacs de couchage et les couvertures ne sont pas acceptés. Il faut donc louer des draps au prix fort.

22 juillet 2009

Malmö et Göteborg

Samedi 2 mai 2009 : En route vers Oslo

6h du matin : le soleil est déjà levé et me réveille. Une longue journée de transfert s'annonce entre Copenhague et Oslo. Normalement, il n'y a qu'un seul changement de train nécessaire : à Göteborg en Suède. Cependant, étant levé beaucoup plus tôt que prévu, j'ai rajouté Malmö à mon trajet.

Pour traverser le détroit de l'Oresund, le train emprunte d'abord un tunnel. Au milieu du détroit de 25km de large, une île artificielle voit le chemin de fer émerger des entrailles de la terre, jouer sur quelques centaines de mètres avec l'autoroute puis s'unir avec elle en un seul ruban. La chaussée se trouve alors sur le dessus d'un pont à haubans hors norme et au-dessous circulent les trains. Au loin, de multiples champs d'éoliennes barrent l'horizon.

La traversée achevée, je débarque rapidement à Malmö dont la principale curiosité est la Turning Torso, une tour d'habitations "vrillée" de 190m de haut

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Le château de la ville se démarque notamment par ses jardins fleuris parcourus par quelques moutons et des oies Bernache. Et, comme dans la citadelle de Copenhague, se trouve un joli moulin dont la base est en pierre et le reste de la structure en bois :

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Enfin, le centre de la ville abrite une jolie petite place pavée bordée de maisons à colombage -Lilla torg- et une seconde avec les maisons de style Renaissance flamande parfois dotées de pignons à redans :

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Je reprends ensuite le chemin de la gare pour prendre le train vers Göteborg mais nous prenons pas mal de retard à cause d'un problème de configuration des trains. Il s'agit en effet d'un train danois venant de Copenhague et allant jusqu'à Göteborg. Arrivé à Malmö, il doit changer de logiciel et c'est là que tout bugue. Le temps de réinitialiser la machine et c'est reparti ... Je profite de ce paragraphe sur les trains pour préciser que ceux-ci sont au moins aussi confortables que les "nouveaux" TER français ou alors que les trains luxembourgeois.

Vers 12h, je débarque à Göteborg. Petit soucis, le train que je comptais prendre n'existe pas, le changement d'horaires n'intervenant qu'un peu plus tard dans la saison. Je reste donc "bloqué" 4 heures à Götegorg. Pour mettre à profit ce laps de temps, je me dirige vers le port d'où j'ai pu prendre un beau cliché de deux des fleurons de la seconde ville de Suède : le Viking et Göteborg-Utkiken.

Le Viking est un quatre-mâts qui fit longtemps office de navire école. Aujourd'hui, c'est devenu un restaurant et un hôtel.

Au second plan, s'élève un gratte-ciel pour le moins atypique aux couleurs rouge et blanche :

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La température commençant à devenir assez élevée et la fatigue accumulée depuis deux courtes nuits se faisant sentir (en plus du port du sac), je me suis ensuite "posé" dans un parc en quête d'ombre et d'un repos bien mérité.

Vient alors l'heure de prendre le dernier train de la journée pour Oslo. Son extérieur est au moins aussi beau que son intérieur et laisse présager du confort précédemment évoqué. J'en suis même venu à me demander si la classe dans laquelle j'étais était bien la seconde et pas la première !

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Les paysages se succèdent : d'abord la côte de l'Oresünd, puis la campagne et les premiers fjords. A la manoeuvre, le conducteur n'hésite pas à passer des annonces amusantes pour justifier les ralentissements du genre "Mesdames et Messieurs, nous ralentissons afin que les touristes puissent voir les vaches sur la gauche" ou alors que nous ralentissons à nouveau pour gravir une petite butte :  "Nous venons de passer le plus haut sommet de Suède" :o).

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Les fjords comme celui ci-dessus sont d'anciennes vallées glaciaires qui, en se retirant, ont ouvert la voie à la mer. Celle-ci s'est donc engouffrée dans ces chenaux naturels pouvant pénétrer, pour les plus longs, à 200 km à l'intérieur des terres ! Tous les fjords ne sont cependant pas bordés de hautes collines.

A une cinquantaine de kilomètres de l'arrivée, le train s'immobilise en pleine voie et nous voilà contraints de descendre et de prendre des bus pour rallier la capitale. Nous n'y arriverons qu'à la tombée de la nuit. A première vue (dans le noir toutefois), Oslo semble être une ville en pleine métamorphose balafrée par de nombreux chantiers. Ils préparent quoi ? Les Jeux Olympiques ? :o)

Sur le coup de 21h30, je gagne le Anker Hostel, une auberge de jeunesse plutôt agréable pas trop loin de la gare et bon marché. Par chance, il reste encore des places disponibles pour la nuit. Je partage le dortoir (de 4 lits) avec un nicaraguayen qui s'apprête à rentrer chez lui et qui se lèvera à l'aube... Drôle de vacances même si je ne suis pas un gros dormeur.

22 juillet 2009

Visite d'Oslo

Dimanche 3 mai 2009 : Oslo

Profitant comme prévu du lever matinal de mon "coloc" d'un jour, je m'élance à travers les rues d'Oslo dès 7h du matin. Il a beau faire jour, il n'y a pas grand monde dans les rues. En même temps, on est dimanche ...

J'entame la visite de la ville par le quartier des artistes et ses maisons en bois à flanc de colline. L'atmosphère du lieu est plutôt sympathique et tranche nettement avec l'austérité du reste de la capitale :

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Plus au centre, rares sont les points d'intérêt. Pour la forme, voici les Champs Elysées locaux qui mènent de la gare au Palais Royal (au fond) :

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Devant le Palais Royal, se dresse la statue d'un maréchal français de l'ère napoléonienne et qui, à cette époque, n'est rien de moins que le roi de Suède et de Norvège : Jean-Baptiste Bernadotte. Il est plus connu là-bas sous le nom de Karl XIV Johann et est le fondateur de la dynastie régnant actuellement en Suède. Quant au palais, il est de style néoclassique :

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L'austérité se retrouve également dans l'architecture de l'Hôtel de Ville. C'est le lieu où est remis chaque année le Prix Nobel de la Paix. Habituellement, ce bâtiment peut se visiter. Manque de chance, le jour où je passe il était exceptionnellement fermé :'o(. En 2005, un autre édifice plus petit lui a été adjoint : le Centre Nobel de la Paix qui présente en détail chacun des lauréats du fameux prix :

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Donnant également sur le port, une forteresse gardait la façade maritime de la cité.

De l'autre côté de cette forteresse, l'Opéra est un bâtiment de style moderne pas forcément très élégant mais tout du moins original. Son toit part en effet du niveau de la mer puis s'élève dans les airs. Le dénivelé n'étant pas très important, les badauds peuvent l'escalader sans trop de peine pour bénéficier de la vue sur la ville (vers le nord) ou sur le fjord (vers le sud) :

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Et voici la vue sur le quartier d'affaires :

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Plutôt déçu par ce que je viens de voir, j'achète la Oslo Card et un billet de bateau pour me rendre à la presqu'île de Bygdoy. Celle-ci regroupe les principaux musées de la ville parmi lesquels :

1. Musée des Bateaux Viking

Ce musée renferme les restes de trois bateaux Viking ayant servit à des funérailles. En effet, le corps du défunt et certains de ses biens étaient placés sur un bateau auquel on mettait le feu. Il en résulte que l'état de conservation n'est pas toujours excellent :

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Ont également été exhumés : un magnifique chariot en bois finement ouvragé et divers objets du quotidien (vêtements, ustensiles de cuisine, nécessaire pour l'hygiène ...) mais je n'ai pu prendre de photos car ils étaient derrière des glaces.

2. Musée du FRAM

Le FRAM est un bateau polaire qui a été notamment utilisé pour dériver avec la banquise et dont un des capitaines les plus célèbres est Roald Amundsen, le conquérant du Pôle Sud. Il se trouve désormais enchâssé dans un édifice construit sur mesure.

3. Musée du Kon-Tiki

Il retrace l'épopée du mythique radeau en bois qui a traversé le Pacifique depuis le Pérou jusqu'en Polynésie. L'explorateur à son bord souhaitait ainsi accréditer sa thèse selon laquelle les Polynésiens avaient pu entreprendre un tel périple par le passé pour "coloniser" ce coin du Pacifique.

Il reproduisit une expérience similaire quelques années plus tard à bord d'un radeau en Papyrus afin de prouver que les Egyptiens avaient pu traverser l'Atlantique et influer sur la civilisation de l'Amérique Centrale (les Pyramides notamment des deux côtés de l'Océan) :

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Vraiment givré ce type !

Mais le plus beau musée à mes yeux, celui qui justifie à lui-seul une escapade à Oslo, c'est plutôt celui-ci :

4. Musée du Folklore Norvégien

A l'intérieur, le musée est plutôt classique : on peut admirer des costumes folkloriques des différentes régions. Par contre, à l'extérieur, un parc abrite un nombre impressionnant de bâtiments à taille réelle résumant l'habitat des différentes régions de la Norvège. Sur un seul site, on peut de fait admirer les fermes du sud du pays jusqu'aux tentes des Sames (plus communément appelés -à tort- Lapons). Voici un échantillon des édifices que l'on peut rencontrer :

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Des animations viennent rendre ces tableaux plus vivants telle la confection des lefses :

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Et le point d'orgue de la visite est l'église en bois debout de Gol. Cet édifice majestueux est devenu extrêmement rare en Norvège aujourd'hui (il en reste une trentaine environ). Les détails sont finement sculptés sur chacune des façades et l'intérieur n'est pas en reste avec de magnifiques fresques peintes sur bois. Cette église se trouvait à l'origine dans un petit village de la campagne norvégienne avant d'être démontée et déplacée dans ce musée (une sorte d'Abou Simbel local).

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La visite terminée, je regagne le centre en bateau, puis, prend le métro pour prendre de la hauteur et contempler de haut le fjord d'Oslo. Je descends à Holmenkollen pour admirer le tremplin à ski qui avait été édifié à l'occasion des JO d'hiver de 1952. Mais des travaux colossaux défigurent actuellement la montagne. Je me contente donc de la vue sur le fjord :

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La journée se termine, je regagne alors la gare ferroviaire d'Oslo. Pour gagner du temps, je décide de prendre le train de nuit pour Bergen. Assis dans la salle d'attente, une norvégienne m'aborde et entame la conversation : selon elle, l'église en bois debout de Borgund -dans la région de Bergen- ne vaut pas le coup (pourtant tous les voyages organisés y passent ? et après avoir vu celle de Gol je comptais fort faire le détour), il vaut mieux aller voir le Geirangerfjord. N'ayant rien préparé de mon côté (je suis juste les conseils avisés du Guide Vert), je décide de me fier aux conseils de cette norvégienne : dans les prochains jours, je visiterai donc Bergen puis rallierai le Geiranger pour me rincer les yeux devant le magnifique spectacle naturel.

Aux alentours de 23h30, je prends place dans le luxueux train norvégien. A chaque voyageur est offert un kit comprenant une couverture légère mais très chaude, un masque pour cacher la lumière et des boules Quiès. Vraiment classe les chemins de fer norvégiens !

22 juillet 2009

Bergen, porte d'entrée des fjords

Lundi 4 mai 2009 : Bergen et le Flamsbana

Lorsque je me suis réveillé ce matin, les paysages étaient plutôt surprenants : nous étions en pleine montagne à 1000 mètres d'altitude. De part et d'autre de la voie ferrée, des "murs" de neige et de glace. A l'approche des agglomérations, les habitants se déplacent encore en motoneige à cette époque de l'année.

Nous descendons progressivement du col pour rallier le niveau de la mer où se trouve la seconde ville du pays et le point de départ des croisières polaires vers le Cap Nord : Bergen. Cette ville faisait jadis partie de la ligue hanséatique, une association de commerçants qui souhaitaient exercer la même influence sur le commerce du nord de l'Europe que Venise en Méditerranée.

A 7h, le train entre en gare de Bergen, une des villes les plus touristiques de la Norvège et un point de passage obligé. Dès la sortie de la gare, la vue sur les habitations colorées du mont Floyen est plutôt plaisante :

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Un immense bassin se trouve en face de la gare. Sur ses bords se trouvent tous les musées d'art de la ville. De l'autre côté de ce petit parc s'élève un petit kiosque charmant :

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Je m'engage alors dans la péninsule de Nordnes qui coupe la ville en deux. Sur ma droite, la vieille ville et sur ma gauche, la nouvelle ville. Cette partie de la cité est par contre beaucoup moins intéressante hormis quelques ruelles de caractère :

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Je redescends alors vers la Place du marché et le quai de Bryggen. Ce dernier abrite des maisons en bois et même tout un quartier en bois inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Certaines de ces habitations sont penchées les unes contre les autres :

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J'ai beau avoir approfondi un peu plus longtemps la découverte de cette cité, je n'ai rien trouvé d'autre qui mérite le détour. Je suis donc allé à l'office du tourisme pour demander des informations sur la manière de rallier le Geirangerfjörd. Cependant, il est trop tôt dans la saison et il n'est vraiment pas facile de s'y rendre pour le moment (il n'y a qu'un seul car par jour qui est déjà parti, les correspondances se multiplient et le prix est plutôt exorbitant). En étudiant le Guide Vert, je m'aperçois qu'il y a peut-être une possibilité de s'en rapprocher en repassant par Oslo pour aller prendre le train vers Andalnes. Peut-être un bus me permettra-t-il alors de rejoindre le majestueux fjord.

En attendant, je décide d'emprunter le Flamsbana, une ligne de chemin de fer touristique qui relie Myrdal à Flam passant de 866m à 0m en 46 minutes. Elle traverse des paysages somptueux et atteint au final un fjord.

A une telle altitude, Myrdal est encore enveloppée d'une pellicule de neige et la température est vraiment très fraîche :

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On change alors de train quittant celui des grandes lignes pour un train touristique. En moins de 10 minutes, on atteint un des clous de la descente : la cascade de Kjosfossen. Le train s'arrête et tout le monde peut en descendre pour aller prendre tranquillement quelques photos. Le débit est particulièrement impressionnant et la hauteur des chutes est importante. Un nuage de vapeur d'eau vient ainsi nous arroser.

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Le signal du départ retentit, nous rembarquons pour poursuivre la descente. On réalise clairement que le parcours suit le sillon d'une ancienne vallée glaciaire :

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La neige disparaît de plus en plus, le paysage devient verdoyant, l'eau translucide sauf dans les rapides :

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Le train s'enfonce dans la vallée. De temps à autre, une cascade se jette dans le vide de plusieurs centaines de mètres de hauteur :

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Puis le train traverse le dernier village (Lunden) avant d'atteindre Flam :

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On arrive aux termes du trajet, dans un petit village niché au creux de collines verdoyantes : Flam. C'est également un port qui permet d'apprécier la vue magnifique sur le fjord d'Aurland :

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Je me promène quelques temps dans ce paysage à couper le souffle puis reprends le train en sens inverse vers Myrdal. Le même "film" se déroule une seconde fois sous mes yeux toujours aussi émerveillés. Arrivé dans la gare à 866 mètres d'altitude, je saute dans un train pour Oslo. Ce soir, je passerai la nuit dans la même auberge de jeunesse qu'il y a deux jours (Anker Hostel).

22 juillet 2009

En route vers le Nord

Mardi 5 mai 2009 : un nouveau changement de parcours

A 8h, le train quitte Oslo. Mon objectif est de tenter de rejoindre le Geirangerfjord par la voie du Nord. Le trajet passe par Lillehammer qui avait accueilli les Jeux Olympiques en 1994. Nous voyons sur les collines le tremplin du saut à ski. A 12h, le train s'arrête dans une petite bourgade, Dombas, où je dois prendre une correspondance. La fin du premier trajet correspond au départ d'une autre ligne touristique beaucoup moins connue toutefois que le Flamsbana : la Raumabana. Pourtant, les paysages sont tout aussi majestueux si ce n'est plus : les cascades chutent de plus haut, les sommets sont plus élevés, la route et la voie ferrée entame une valse dans la vallée tandis que le train emprunte une pente à fort dénivelé avec des tunnels hélicoïdaux, un viaduc ...

Le parcours commence par un terrain avec peu de relief et quelques lacs clairsemés :

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Puis la vallée se creuse et nous traversons un gros orage (le seul de tout le voyage) :

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Nous arrivons enfin à Andalnes, ville également sise au coeur des fjords (celui-ci est le fjord de Romsdal) :

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Hélas, il s'avère que la saison n'est pas encore assez avancée et qu'aucun bus ne rallie le Geiranger à 80km de là via la route des Aigles et le col des Trolls :'o( .

Il faut donc à nouveau faire demi-tour mais pour aller où ? Nouvelle plongée dans le Guide Vert : les Iles Lofoten à près d'un milliers de kilomètres au nord valent absolument le détour. Après avoir consulté la table des horaires de trains, il s'avère qu'il est possible d'y aller à partir de Dombas moyennant un changement, une nuit de voyage en train et une traversée en ferry.

Je reprends donc le train vers Dombas :

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Sur place, la correspondance est assez longue. J'en profite donc pour aller faire un tour dans les environs :

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Je prends ensuite le train vers Tromdheim, capitale spirituelle de la Norvège et centre de pèlerinage de premier plan. Sur cet axe, je rencontre un habitué de la ligne qui me sert de guide, me faisant descendre pour admirer l'architecture typique des gares de la région, me montrant les bons restos, la plus grande station de ski du pays, le sommet le plus élevé de la région ou me faisant remarquer que les rapides qui sont  pour l'instant au même niveau que le train seront plus tard au fond d'une gorge profonde de 700 mètres. Nous parlons également histoire, géographie, faune (nous avons d'ailleurs aperçu des boeufs musqués en liberté) et nous dérivons même sur les complots de la CIA :oD ! Bref ce furent quelques heures de vrai bonheur.

Voici les gares typiques de la région, elles ont quand même une sacré personnalité :

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Peu après 21h, le train arrive à son terminus : Trondheim. Ayant 2 heures devant moi, je pars à la découverte de la ville.

La cathédrale de la ville est extrêmement large :

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La ville est parcourue de quelques ruelles pavées et surtout de maisons aux façades colorées :

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Le soleil décline peu à peu et la vue devient superbe avec les façades qui se reflètent dans le cours d'eau :

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Vers 23h, la nuit tombe et le train s'élance pour un trajet de 12h au-delà du cercle polaire Arctique. A nouveau, un kit de voyage m'est offert. Mon sommeil cette nuit-là a été de courte durée. Ayant en effet grandement progressé vers le Nord, le soleil se lève extrêmement tôt, le soleil de minuit n'étant plus très loin. A 2h30 / 3h, il fait déjà jour. Dans un premier temps, nous traversons des paysages lacustres, puis, en pénétrant un peu plus dans les terres, des vallons couverts de sapins et de bouleaux. Les sapins disparaissent peu à peu du paysage puis les bouleaux. Nous nous retrouvons alors au coeur d'un désert blanc :

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Au coeur de ce désert, surgit soudain une sphère armillaire. Elle marque le franchissement du cercle polaire. Au loin un centre polaire, situé au bord de la route, remplit la même fonction.

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Puis les bouleaux, les sapins, les lacs et la mer réapparaissent dans cet ordre.

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Nous approchons du bout de la ligne de chemin de fer ...

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