• Carnet de voyage au Népal - Mars 2010

    Tour du massif des Annapurnas au Népal par le col du Thorong La (5416m).

  •    Mes deux séjours précédents en Asie m'ont largement séduits : la Thaïlande par la richesse de son patrimoine et la Mongolie, un rêve devenu réalité, par ses paysages époustouflants et son accueil inégalable. A mi-chemin entre ces deux destinations, se trouvent dans mon esprit les hautes contrées himalayennes, panachage d'un environnement sans borne et d'une culture fortement imprégnée de bouddhisme.

       Au mois de février 2010, je m'oriente ainsi sur le Népal, pays situé entre l'Inde et le Tibet. Fort de l'expérience de septembre, je choisis immédiatement Club Aventure pour un parcours de 17 jours contournant par le nord le massif des Annapurnas. Il s'agit d'un itinéraire classique de trek dans la région située au nord-ouest de Kathmandu mais ça reste toutefois mon premier trek et une première à une telle altitude.

       Connaissant la destination, j'ai commencé à m'entraîner 6 semaines avant le départ avant d'être totalement coupé dans mon élan 15 jours plus tard par un événement malencontreux. Totalement dépité, je ne savais même plus si je devais encore partir ou pas. J'ai finalement pris ma décision finale 10 jours avant le départ mais les premiers jours et surtout les premières nuits furent assez éprouvantes. L'univers himalayen a ensuite fait le reste ...


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  • Vendredi 12 mars 2010 : Paris > Bahrein

       Nous sommes convoqués à CDG2 à 8h ce vendredi matin. Au comptoir d'enregistrement, je retrouve rapidement 2 membres du groupe : Laëtitia d'abord puis Rémi peu de temps après. Je passerai les 3 heures d'attente avec eux à nous présenter. Nous avons également récupéré chacun une tente que nous devons convoyer en plus de nos bagages jusqu'à Kathmandu. Et pour ma part, je transporte une mystérieuse enveloppe destinée au guide.

       Dans l'avion de la Gulf Air, nous retrouvons le quatrième membre du groupe, Olivier, originaire de l'ouest de la France. Nous décollons à 11h pour 5h40 de vol à destination de Bahrein et parvenons sur place à 19h heure locale. L'escale doit durer toute la nuit.

       Un message reçu la veille nous a indiqué qu'il faudrait aller dans un lounge pour passer la nuit car le Grand Prix de F1 de ce week-end sature les capacités hôtelières du pays. Néanmoins, n'ayant rien à perdre nous tentons notre chance au comptoir de la Gulf Air. Celle-ci nous sourit et nous obtenons un visa de transit de 24h, l'hébergement dans une chambre, les repas et le transfert à la charge de la compagnie. Plan royal ! Nous sortons de la zone de transit et attendons "15 minutes" la navette. Pour le voyageur non averti, les minutes locales sont un peu plus longues qu'en France mais je vous laisse découvrir de combien ... Et puis ce n'est pas grave puisque nous sommes en vacances. Les fameuses minutes écoulées, nous avons le droit à un tour de Bahrein by night jusqu'à la capitale Manama sise sur une île distincte de celle de l'aéroport. Nous passons notamment devant le symbole de l'Emirat, un pont suspendu à double haubans, puis au pied de tours qui n'ont rien à envier à celles de Dubaï.

       L'hôtel est très bien. Notre "appartement" comprend un salon plus deux chambres. Par contre, la discothèque est plutôt bruyante et quand elle ferme au petit matin, l'imam prend le relais avec ses appels à la prière.


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  • Samedi 13 mars 2010 : Qu'est-ce que signifie Kathmandu by night ?

       Pour le moment, nous sommes encore à Bahrein pour une grasse matinée jusqu'à 7h ou au moins l'intention de la faire... La navette nous récupère à 8h15 pour un décollage à 10h45. L'itinéraire que nous empruntons est différent de celui de la veille et nous pouvons ainsi boucler le tour de l'archipel.

       Le vol pour Kathmandu est un peu moins long que le précédent. Nous parvenons dans la capitale népalaise à 17h30 (4h45 de plus qu'à Paris. Pourquoi 45 min ?). Le temps est couvert, la température douce. Les autres membres du groupe peuvent ensuite se rendre compte qu'il est plus intéressant de faire son visa sur place car il coûte moins cher qu'en France et que l'attente n'est pas plus longue. Vient le tour du change. J'obtiens une énorme liasse de billets, un euro valant cent roupies environ.

      A la sortie de l'aéroport, nous retrouvons Rudra, notre guide. Un "minibus" nous mène alors à l'hôtel Norbu Linka. Plusieurs constats s'imposent : le volant est à droite, les véhicules roulent à gauche en théorie mais s'ils ont besoin de dépasser, ils peuvent rouler à droite et klaxonner pour rabrouer celui qui vient en face et qui les dérange. Non mais ! Le trafic semble totalement désorganisé et pourtant chacun parvient à aller là où il le souhaite.

       Kathmandu est considérablement sous-alimentée en électricité : 12 à 13h par jour dans le meilleur des cas. Aujourd'hui, l'éclairage public est en rade et il fait partout nuit noire. Pourtant, des vélos et des piétons circulent. Nous finissons par parvenir à destination pour retrouver le cinquième membre du groupe : Alexandre, un Suisse arrivé un peu plus tôt dans la journée.

       Pour faire face au manque de courant, le réceptionniste nous remet une batterie par chambre pour se débrouiller. Je décide donc une fois installé de partir me promener dans la ville. Après tout, je suis là pour ça. Malheureusement pour elle, Laëtitia décide de m'accompagner, et, une fois n'est pas coutume, nous nous égarons dans le quartier touristique de Thamel en voulant éviter de revenir sur nos pas. Il faut dire que le manque d'éclairage ne nous aide pas et que l'assistance des locaux laisse plutôt à désirer puisqu'ils nous envoient tous dans des directions opposées. Nous finirons toutefois par retrouver l'hôtel mais pas grâce à moi car je n'avais même pas pris son adresse...

       Nous retrouvons le reste du groupe pour aller dîner. Avant de nous quitter, Rudra nous a conseillé un restaurant gastronomique et touristique du coin : la Thamel House. Nous y prenons le menu proposé qui contient 8 à 10 spécialités népalaises : soupe, momos (ravioli), dal bhat (plat national de riz et de lentilles), sanglier, yaourt aux fruits ... Cela nous permet de découvrir une première fois le penchant des népalais pour les épices (je crie rapidement grâce) et, pour mes compagnons de tester un alcool local plutôt fort. Le repas est accompagné de danses folkloriques qui ont tôt fait d'enflammer la table voisine. 5 minutes de plus et les serviettes tournaient au-dessus des têtes ! Le dîner terminé, un petit masque en papier mâché est remis à chacun en guise de souvenir. Nous pouvons alors regagner l'hôtel sans me perdre.


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    Dimanche 14 mars 2010 : Début du trek

       Le trek démarre aujourd'hui mais bien loin de la capitale. Le lever est donc matinal (5h30) tout comme le départ (6h30). Nous avons en effet cinq heures de route devant nous pour atteindre la ligne fictive d'où nous nous élancerons à pied. Le temps de trajet s'explique aussi par l'état de la route que nous empruntons et un impondérable n'est jamais à proscrire (route barrée par un éboulement).

       Notre minibus passe nous prendre à l'hôtel. L'occasion pour nous de découvrir nos porteurs. Ceux-ci ficèlent les bagages sur la galerie et nous voilà partis. Le centre touristique laisse rapidement la place à des quartiers bien plus pauvres où la misère saute directement aux yeux. Le Népal est effectivement un des pays les moins favorisés d'Asie et du monde. Seuls 30% des actifs y touchent un salaire régulièrement. Les 70% restants travaillent pour leur propre compte dans l'agriculture de subsistance. Et je ne parle même pas du nombre astronomique de chômeurs (plus de 40%) qui, bien sûr, ne bénéficient d'aucune aide de l'Etat. Le salaire moyen est de 4000 roupies. A l'hôtel, le personnel touche 6000 roupies, le minimum syndical. La vie à Kathmandu étant plus onéreuse qu'en province, certains sont contraints de pratiquer deux métiers pour s'en sortir.

       Sur la route, les obstacles se multiplient et freinent notre progression : pierres en travers de la route nous obligeant à zigzaguer, péages, barrages de l'armée ou de grévistes ... Le conducteur est souvent obligé de négocier pour pouvoir passer et il doit de temps en temps laisser un billet. L'époque maoïste est révolue mais des restes subsistent. Le paysage se déroulant sous nos yeux mêle montagnes et rizières principalement.

       La circulation est toujours aussi chaotique et désorganisée. Le plus fort s'impose même s'il faut arrêter le véhicule qui vient en face sur sa propre voie. Les camions que nous croisons régulièrement sont originaux : ils sont peinturlurés de nombreuses représentations comme des personnages religieux ou des animaux par exemple. Chacun délivre en outre un message sur son pare-chocs arrière du genre "vitesse limitée à 40 km/h", "roi de la route" ... Je n'ai hélas que la photo du camion le plus sobre du Népal :

    Camion népalais

       Nous marquons une pause dans un village sur la route le temps de nous rafraîchir car il fait déjà bien chaud. Quelques regards convergent vers nous en tant que seuls touristes du coin. Pour en finir avec le trajet, je dois mentionner que notre chauffeur a dû s'arrêter sur le bord de la route pour déployer sur le capot une inscription "Tourists only" censée nous faciliter la progression. Il s'est effectivement avéré au cours de notre déplacement que les véhicules qui n'en sont pas équipés sont parfois bloqués des heures à certains barrages.

       Nous rallions ainsi, peu avant midi, la ville de Besishahar, extrémité de la route carrossable et point de départ officiel de notre trek. Nous sommes à ce moment-là à 850 mètres d'altitude. Avant de nous élancer, Rudra nous amène toutefois au restaurant prendre une soupe et un nouveau dal bhat. Les Népalais en mangent deux fois par jour : le matin avant d'aller au travail et le soir pour conclure la journée. Entre-temps, ils optent pour une collation sous forme de momos (les raviolis) par exemple. Le riz n'étant pas partout disponible, il arrive souvent qu'il soit remplacé par d'autres céréales (maïs, blé ou sarrasin) dans les villages d'altitude. Le développement des transports y pallie toutefois de plus en plus aujourd'hui. Pour finir sur la nourriture, il faut préciser que, même s'il est produit en grande quantité, le riz est prioritairement exporté vers l'Inde à un prix élevé (au même titre que le sucre). Avec une partie de cette rente, le Népal achète à son tour du riz de moindre qualité donc moins coûteux à son voisin du sud.

       Krishna nous rejoint à ce moment en qualité d'assistant de Rudra. Etant désormais au complet, le trek est officiellement lancé vers 13h, sous une forte chaleur. Rudra ouvre la marche, Krishna la ferme. Nous traversons un paysage champêtre de riz et de maïs ponctué çà et là de quelques habitations.

    La Marsyangli Habitation à flanc de colline Paysage de rizières et de collines

    Dans les champs, les éleveurs et les cultivateurs s'activent.

    Gardienne des chèvres Labourage

       Deux fleuves se trouvent successivement sur notre chemin : le Khudi Khola, la première occasion de traverser une passerelle en bois,

    Pont suspendu

    et la Marsyangli, fil directeur des premiers jours du parcours. Nous traversons cette dernière sur une passerelle en fer, plus stable que la précédente et désormais plus répandue.

    Juste après le premier pont de bois, nous marquons une halte dans le joli petit village de Khudi qui abrite déjà les premiers lodges.

    Khudi


       Depuis que nous nous sommes élancés en début d'après-midi, je constate que Krishna ne parle pas, probablement isolé par la barrière de la langue. Je décide donc de lier conversation en me laissant glisser à l'arrière du groupe. Les premiers échanges sont en effet quelque peu compliqués car nous rodons tous les deux notre anglais. Je comprends toutefois qu'il a seulement 22 ans, est originaire de Kathmandu et parle plus ou moins 5 langues (népalais, anglais, français, indien et japonais). Il appartient à l'ethnie des Tamang, une des multiples que compte le pays. Il suit actuellement une formation de guide qui, d'ici deux ans, arrivera à son terme.

       Nous passons ensuite par le village de Bhulbhule (900m) à la jonction de deux vallées d'où nous aurions dû nous élancer si la piste avait été meilleure. La rivière Marsyangli continue de nous accompagner dans notre marche et nous offre de temps à autre un point de vue surprenant comme cet arbre en fleur se détachant de son environnement immédiat.

    Arbre en fleur

       Nous terminons la journée à Ngadi (920m) à 16h30. Aussitôt arrivés, les nuages bouchant les sommets percent. L'averse éclate occasionnant de fréquentes coupures d'électricité ce qui est plutôt gênant pour prendre sa douche. Ce premier lodge est assez sommaire mais reste confortable : nous dormons à l'étage dans des sortes de cagibis constitués de planches de bois partiellement disjointes.

       A 17h, nous entamons la pause thé/café qui sera désormais quotidienne. Rudra en profite pour nous briefer sur le parcours, carte à l'appui. Le reste de la soirée sera plutôt bref sous l'effet conjugué d'un réveil matinal, d'une chaleur pesante et du manque d'une source de lumière constante.


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  • Lundi 15 mars 2010 : Au milieu des rizières

       Rudra instaure le rythme de croisière : réveil par Krishna à 6h30 si besoin, petit déjeuner à 7h avec omelette et chapatti (galette de farine de différentes céréales) puis départ à 7h30. Le plus souvent les porteurs nous précèdent déjà. Chacun d'eux porte jusqu'à 25 kg sur son dos à l'aide de sangles posées sur le front ! Ils sont cependant très discrets, presque invisibles, même lors des étapes. Pourtant, sans eux, la plupart des trekkeurs n'iraient pas aussi loin ni aussi vite. Si mon voyage a été autant réussi, ils en sont incontestablement les premiers artisans. Ils ont par contre de la "chance" de travailler pour les touristes car, dans d'autres secteurs (commerce, industrie ...), la plupart des porteurs sont payés en fonction de ce qu'ils transportent. Ils peuvent donc soulever des charges allant jusqu'à 80 kg. Après leur harassante vie de labeur, ils ne peuvent même pas compter sur une retraite car, hormis pour les fonctionnaires, celle-ci n'existe pas au Népal. Ce sont les enfants les plus jeunes qui doivent prendre en charge leurs parents quand ceux-ci deviennent dépendants. Au besoin, les aînés peuvent dépanner quand les relations familiales sont bonnes ou que la famille est de taille suffisante.

     

    A la sortie de Ngadi, nous laissons à notre droite un pont suspendu orné de drapeaux à prières.

    Pont suspendu à la sortie de Ngadi

       Nous longeons dans un premier temps la Marsyangli sur un terrain relativement plat. La nature fait parfois preuve d'un soupçon d'excentricité à l'image de cet arbre aux fleurs éclatantes :

    Arbre aux fleurs éclatantes

       Puis le sentier s'élève progressivement, serpentant à travers les terrasses de riz et les cultures de maïs, de choux, d'oignons ... Régulièrement, des escaliers ponctuent le parcours.

    Sentier au milieu des cultures Village Terrasses

       Au sommet de la montagne, nous atteignons Bahun Danda, le dernier village brahmane. En nous retournant, nous pouvons apprécier le chemin que nous venons de parcourir. Krishna nous quitte provisoirement et rebrousse chemin. Il nous rattrapera dans la journée par la piste qui passe de l'autre côté de la vallée. Le gros bourg où nous nous séparons est un "grand" centre de communication. Après quelques minutes de récupération, nous basculons sur le versant opposé à celui où nous sommes arrivés.

       Sur notre droite, de nombreuses terrasses à flanc de montagne. Mais à cette saison, rares sont les parcelles contenant quelques jeunes pousses. De temps à autre, une forme humaine surgit dans un champ : il s'agit d'épouvantails.

    Terrasses Vallée de la Marsyangli Rizières

       En cours de descente, nous croisons un groupe d'écoliers à pied en train de bouquiner ou plutôt de réviser. Ils sont actuellement en période d'examens. A l'issue de ces épreuves, ils auront deux mois de vacances. L'école est gratuite jusqu'à 11 ans dans le pays au même titre que les manuels scolaires. Pour faire face à la perte de main d'oeuvre, les parents reçoivent parfois une indemnité. En revanche, poursuivre des études supérieures est très coûteux; d'abord parce qu'il faut envoyer les enfants dans les grandes villes mais aussi parce que les frais de scolarité (3000€/an) sont à payer en une seule fois dans le privé. Certains vont également étudier en Inde ou en Australie mais ils sont dans ce cas amenés à travailler pour pouvoir s'offrir cette "chance". L'école commence officiellement à 9h par la prière. Les cours se déroulent ensuite de 10h à 16h avec une heure de pause déjeuner au milieu.

       Nous continuons d'avancer du côté droit de la rivière et traversons un cours d'eau au moyen d'un pont. Celui-ci passe tout près d'une petite cascade. Le temps reste lourd mais n'est pas moite.

       Nous parvenons peu avant midi à Ghaermu, le site du déjeuner. A proximité de notre halte, une chute d'eau plus conséquente et plus haute que la précédente plonge dans le vide, se vaporisant partiellement. Sa vue et le son qu'elle produit sont plutôt apaisants en ces instants de détente.

    Chute d'eau

       Un bougainvillier en fleur joue les sentinelles à l'entrée du lodge où nous sommes installés et nous offre un coin d'ombre bienvenu sous un soleil dardant.

    Bougainvillier

    Nous reprenons la route en début d'après-midi et empruntons un nouveau pont suspendu pour traverser notre fil directeur. Au milieu de cette veine azurée sont disposés, telles les perles d'un collier, des amas rocheux multicolores virant du blanc à l'orangé.

    Rochers colorés

       Nos pas croisent ceux de deux jeunes écolières rentrant au village après les examens. Deux heures de marche dans chaque sens !

       Nous parvenons ensuite à la route en construction où des pelleteuses sont à l'ouvrage. A terme, vers 2015, elle ralliera Manang, défigurant grandement le Tour des Annapurnas. Les engins de chantier nous contraignent d'emprunter une brusque montée au milieu d'éboulis. J'ai l'honneur, en arrivant au sommet, d'amuser des enfants en glissant et en m'affalant sur le sol. Grand moment de solitude comme le dirait Alexandre Poussin . Une halte en haut de la pente nous permet de récupérer quelques minutes des efforts consentis. Quelques véhicules tout-terrain déposent à proximité des villageois du coin qui s'apprêtent à poursuivre leur trajet en marchant.

       Puis nous basculons dans l'ultime descente du jour. De nouvelles fillettes y abandonnent une charge trop lourde pour elles mais dont le transport semble grandement les amuser à en croire leurs rires. Vers 15h40, nous entrons à Jagat, 1290m d'altitude. Quelques mules obstinées tentent vainement de barrer l'accès au lodge à certains d'entre nous, un petit poussin se vautre sur les marches à l'entrée de l'hôtel ... le décor est planté.

    Caravane de mules

       La journée étant encore longue, quatre d'entre nous décident de la prolonger en allant voir en contrebas un pont suspendu. Jagat est en effet construit sur un éperon rocheux et fait face à une autre paroi. Au fond de la brèche les séparant, les eaux tumultueuses de la Marsyangli se déchaînent. Un pont suspendu en acier permet le passage d'une rive à l'autre, à hauteur plus que respectable, afin de rallier un village situé à une heure de marche en montée. Ce type d'ouvrages peut être remonté ou descendu au gré des saisons ou des occasions. Dans certains cas, il permet même la pratique du saut à l'élastique.

    Pont suspendu Brèche

       17h sonne. C'est l'heure du "cérémonial" du thé ou du café accompagné de quelques biscuits. La douche le suit ou le précède de peu selon les jours et surtout les horaires d'arrivée. J'ai ensuite le temps d'aller acheter des piles de rechange pour ma lampe frontale. Celles que j'avais amenées étant mystérieusement déchargées avant même de les avoir utilisées une seule fois ! D'autres ont d'ailleurs eu un problème similaire avec les batteries d'appareils photos ou des lampes. Mystère au moins aussi entier que celui du yéti ...

       Au repas, nous retrouvons les traditionnels momos fourrés selon les occasions soit de viande, soit de légumes quand la première se fait rare. Une personne handicapée repère notre présence et vient demander un geste de charité à notre table. Rudra nous donne une indication sur le montant à lui octroyer. Une fois partie, nous détaillons à nouveau le parcours sur une carte et profitons des bienfaits de l'électricité en continu.


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