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Mongolie, le Nomad's land

23 novembre 2009

Quand les pistes se séparent

Vendredi 25 septembre 2009

   Nous relions Paris via Séoul comme à l'aller mais le voyage est long et monotone après ce que nous avons vécu. Rendez-vous au début du printemps pour partager nos souvenirs dans la campagne française !

   Onon, après quelques jours de repos, partira chez son oncle à la campagne pour l'aider dans ses activités pastorales (pour lesquelles ils entretiennent des relations avec la Bretagne). Puis, elle reprendra ses activités de traductrice notamment. Si tu viens en France, nous serons ravis de te revoir. Et qui sait si je ne retournerai pas au Pays du Vent ? Je pense déjà m'en approcher à l'automne prochain ...

   Tuya va retrouver ses enfants et son mari pour la première fois depuis juin. D'ici un mois, elle recommencera à travailler dans son restaurant pendant la saison hivernale.

   Enfin, Nergui, Erka et Baska vont peut-être repartir pour un nouveau et dernier circuit de la saison. Dans la matinée où ils nous ont quittés à l'aéroport, Baska a vendu son UAZ qui a connu quelques déboires sur nos trois semaines.

   Un grand MERCI à vous 5, à Nelly, Pascale et Antoine. Sans vous tous et les destins croisés en chemin, ce voyage n'aurait sûrement pas été aussi magnifique !

   Je terminerai juste par la phrase de Marc Alaux, un archéologue tombé comme moi (mais bien avant) sous le charme de la Mongolie :

"Il subsiste de ces jours, hormis des feuillets noircis de phrases pittoresques, des souvenirs miraculeux qui donnent de l'éclat à mon existence, si servile autrement"

Marc Alaux; Sous les Yourtes de Mongolie

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23 novembre 2009

Dernier jour dans le Pays du Vent

Jeudi 24 septembre 2009

   A 5h, le lever est quand même un peu difficile et le sommeil n'a pas été meilleur que sous la tente malgré le lit. A 6h, le convoi s'ébranle. Les fourgons partent un par un à travers la plaine pour les 45 ultimes kilomètres de piste, les derniers cahots ... Nous assistons progressivement au lever du jour sur la plaine. Un dernier souslik traverse in extremis devant la fourgonnette. Dedans, le silence est d'or : nous vivons les dernières minutes avec Tuya et Nergui. Je préfère repenser à tous les bons moments de rire et de chahut depuis le départ du circuit.

   Nous arrivons à Dalanzadgad bien avant les autres. L'aéroport n'est pas encore ouvert. Une fois cette "formalité" accomplie, on nous fait savoir que le personnel d'enregistrement arrivera avec l'avion dans deux heures. Les autres passagers arrivent peu à peu, puis l'avion. Ce moyen de transport reste une solution très onéreuse même si les prix sont différents de ceux pratiqués pour les étrangers. Il existe quelques compagnies publiques et privées (MIAT, Aero Mongolia ...) qui desservent les plus grosses villes.

Pour les taxes aériennes, c'est un peu à la tête du client et, apparemment, j'ai une bonne tête ! Nous improvisons une dernière séance photos devant nos véhicules respectifs. Les adieux sont plutôt émouvants. Tuya craque. Elle repart avec Erka et Baska à Oulan Bator à 700 kilomètres dont la moitié est bitumée (24 heures de voyage tout de même). Quant à Nergui, il se dirige vers le sud, vers la Chine. C'est en effet un pays pour lesquels les Mongols n'ont pas besoin de visa contrairement à la Russie depuis 1998. Quant à la Corée du Sud, autre destination fort prisée par un grand nombre de travailleurs, des négociations sont en cours pour ne plus y recourir.

   De notre côté, nous embarquons à bord d'un Fokker 50 de la compagnie Aero Mongolia. Le confort y est remarquable : pour une fois, j'ai de la place pour mes jambes. Un petit déjeuner nous est également servi pendant les deux heures de vol.

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   A Oulan-Bator, nous attend un bus plus spacieux comme celui-du premier jour. Nous passons par l'hôtel déposer nos bagages puis repartons immédiatement pour une demi-journée marathon.

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Nous allons d'abord au Palais d'Hiver du huitième Bogd Han mais celui-ci est fermé suite au passage à l'heure d'hiver. Nous avons tout juste le temps d'apercevoir la maison de style russe où il logeait avec sa femme ainsi qu'une porte magnifiquement décorée.

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Nous nous rabattons donc sur une usine de cachemire pour ceux qui veulent faire des emplettes. La Mongolie est en effet le second producteur mondial de ce tissu derrière la Chine. Elle fournit 20% des stocks mondiaux.

L'heure du déjeuner approchant, nous allons dans un restaurant de la chaîne Modern Nomad dont le décor est aux couleurs d'un film romantique actuellement sur les écrans. Nous y retrouvons le khorkhog (le plat préparé par Tuya il y a deux jours) et avons le droit à une glace au chocolat.

Repartis de plus belle, nous nous cassons les dents au musée d'Histoire Naturelle qui est fermé pour cause de panne de courant. Onon se rabat alors sur le musée d'Histoire qui retrace la succession des peuples et des ethnies, expose les tenues traditionnelles de chaque région et explique la vie quotidienne. En peu de temps, nous retrouvons des souvenirs de tout notre périple.

Nous allons ensuite dans une seconde usine de cachemire appelée Gobi et plus réputée que la précédente. En effet, les bus de touristes et les voitures des catégories favorisées se succèdent à un rythme effréné. Pour en terminer avec les souvenirs, nous sommes déposés au State Central Store, un magasin où il se vend de tout.

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Ces formalités accomplies, nous nous rendons au Théâtre National pour un spectacle mêlant musique, danses et chorégraphies folkloriques en costumes, orchestre national, contorsionniste et chants diaphoniques. La grande diversité du folklore mongol réussie à nous captiver de bout en bout.

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Un des clous du spectacle est la reconstitution du tsam, une cérémonie autrefois pratiquée une fois par an dans les monastères. Un vieillard blanc apaise les conflits, querelles, guerres et tourments du monde terrestre par ses danses. Il calme ainsi les éléments déchaînés de la création et éradique les mauvaises influences.

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La représentation n'a vraiment rien à envier à celles des salles occidentales.

   A la sortie, nous tombons sur deux enfants mendiants. Les deux premiers mais aussi les deux seuls du voyage. Jusqu'à présent personne ne nous avait rien demandé, les gens donnant plutôt par simple générosité. Mais, malgré l'envie de répondre à cette générosité en donnant aux enfants, nous n'en avons rien fait pour ne pas les encourager à mendier. C'est peut-être injuste mais c'est une règle à respecter en voyage pour ne pas créer une dépendance. Dans tous les cas, cette rencontre témoigne de la pauvreté régnant dans la capitale qui, bien que cachée aux yeux des touristes, est malheureusement très répandue et visible.

   Pour le dernier dîner avec Onon, nous allons au Mongolian Barbecue. Comme le premier jour, un cuisinier jongle avec les aliments qu'il fait cuire sur une grande plaque. A deux reprises, les lumières s'éteignent, la musique "Happy Birthday" retentie et un gâteau fait son entrée dans la salle. C'est la spécificité du lieu paraît-il. Ce soir, Antoine remet l'enveloppe et prononce le discours. En retour, Onon nous remet à chacun une carte ainsi qu'un porte clé.

   Nous retournons à l'hôtel pour trente minutes puis nous dirigeons vers l'aéroport pour 22h. Onon nous quitte. Je me laisse emporter par l'émotion de ces derniers jours : la Mongolie était pour moi un rêve avant de partir, il a été plus que comblé par des rencontres et des expériences très riches et très fortes. En attendant l'embarquement, je montre alors à Antoine, Nelly et Pascale le témoignage d'Onon enregistré la veille à leur insu.

   Une fois dans l'avion, nous sommes restés trois heures cloués au sol en raison de vent trop violent. Nous ne souhaitons pas quitter la Mongolie mais elle aussi semble décidée à nous retenir ! A trois heures, le feu vert et donné. Cette fois c'est vraiment la fin !

23 novembre 2009

Marche dans la Vallée de Yol

Mercredi 23 septembre 2009

   Notre dernière nuit en tente s'achève. Réveillé tôt, je profite du calme pour monter seul sur les hauteurs, prendre un peu de recul sur ce que je viens de vivre et qui a été si intense. Que de paysages sublimes, d'expériences inimaginables et de rencontres extraordinaires (au vrai sens du terme).

Le soleil se lève, je rejoins Antoine sur un autre sommet pour assister au départ des troupeaux vers les pâturages après la traite du matin. Les 24 dernières heures avec les chauffeurs et la cuisinière s'égrènent inéluctablement. Cependant, il faut encore profiter du cadre dans lequel nous nous trouvons.

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   Ce matin, nous marchons à travers la vallée de Yol ou vallée des Gypaètes en français. Elle se situe dans le massif de la Belle Orientale à 62 km de la ville principale de Dalanzadgad. Les deux groupes ne se mêlent quasiment plus. Après un passage à un sommet, une jolie vue sur la vallée se dévoile. Des rongeurs gambadent devant nous.

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Plus loin, de nouvelles gorges aussi belles que celles d'hier.

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Les sens en alerte, je repère un groupe d'argalis à flanc de falaise.

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Les ovoos nous imposent de fréquents changements de trajectoire pour passer à leur gauche. A plusieurs reprises, il nous faut traverser la rivière. Nous marchons encore jusqu'à ce que cette dernière finisse par se tarir. Etant dans une voie sans issue, nous rebroussons alors chemin jusqu'au site de pique-nique.

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Celui-ci s'articule autour d'un kiosque perdu au milieu de ces étendues montagneuses. Tout autour gravitent des gerboises qui gambadent joyeusement d'un terrier à un autre.

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   Nous reprenons les véhicules pour sortir du parc. N'ayant pas dépensé tout le budget alloué au circuit, Onon nous offre la visite du Musée du Gobi. Il présente la faune locale ainsi que des photos des environs (dont la vallée de Yol sous la neige).

   Après cet intermède culturel, nous poussons jusqu'au camp de touristes Gobi Discovery Camp. Nous sommes deux par yourte. Leur intérieur, bien que confortable, sonne encore plus faux qu'il y a 4 jours : une bâche plastique ferme totalement l'anneau sommital et l'électricité est disponible ...

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Par contre, la douche est chaude et je peux me rendre à nouveau présentable après un épisode en "Robinson Crusoé" que j'appréciais peu.

   Etant donné le temps disponible avant le dîner, je vais voir Onon pour lui demander de dire un petit mot sur notre partie du groupe devant mon appareil photo (qui fait aussi caméra). Elle joue totalement le jeu et je pense que chacun de nous quatre a apprécié son clin d'oeil. Nelly, Pascale et Antoine ne le sauront qu'à l'aéroport. Durant le circuit, l'équipe locale nous a attribué à chacun un surnom. C'est ce qu'Onon explique dans la vidéo. L'autre partie du groupe n'y a pas échappé mais les surnoms sont bien moins flatteurs. :o)

Après la préparation de cette petite surprise, je pars avec Antoine marcher une dernière fois dans la steppe. Mais, pour ma part, elle a déjà changé de visage et a un goût amer : celui du retour qui approche à grands pas.

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Nous nous retrouvons ensuite pour le dîner d'adieu. Chaque "groupe" se positionne à une extrémité de la vaste table, l'équipe locale étant entre nous. Je leur offre ma tournée en guise de remerciements. En tant que plus jeune membre du groupe, j'ai également le privilège de remettre la traditionnelle enveloppe de pourboire ... et de dire quelques mots pour exprimer toute ma reconnaissance pour ce séjour inoubliable auquel ils ont grandement contribué.

La soirée ne s'éternise pas trop le lever étant prévu pour 5h du matin. Pour la première fois, nous ne voyons plus la Voie Lactée ce soir.

22 novembre 2009

Dans les gorges de la Vallée de Dungenee

Mardi 22 septembre 2009

    Nous nous levons à 7h, 30 minutes avant le petit déjeuner. Aujourd'hui, nous pouvons démonter nos tentes sans aide, notre message est donc passé. Avec le lever du soleil, les dunes sont rouge-orangées. Pas de marche : nous prenons de suite la piste.

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Nous longeons une bonne partie de la matinée le cordon de sable qui s'amincit de plus en plus jusqu'à disparaître. Nous assistons également à un spectacle rare : 3 gazelles à queue noire traversent la piste et fuient dans la steppe. Une vraie chance étant donné le faible nombre de représentants de cette espèce.

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Un peu plus loin, nous faisons nos provisions à Bayan Dalai. Pascale et Nelly achètent également le nécessaire pour la soirée du jour. Nous poursuivons pendant une dizaine de minutes et trouvons une yourte inhabitée. Nous reprenons la route pour nous arrêter dans un petit bak (village). Celui-ci mêle yourtes et habitats sédentaires. Les environs sont entièrement dédiés à l'agriculture entre élevage et cultures maraîchères. C'est dans ce cadre que nous allons manger à midi.

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Une famille nous invite chez elle pour que nous puissions prendre notre repas à l'abri du vent qui a pourtant considérablement faibli depuis le début de la tempête. Encore une expérience inespérée qui complète la nuit passer sous la yourte dans la famille à Baska !

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Il faut savoir que par tradition, les gens de la campagne laissent toujours la porte de leur yourte ouverte. En cas de besoin, les voyageurs (nomades ou touristes) peuvent ainsi y trouver un refuge face au danger. Le repas et le lit sont à leur disposition. En échange, ils laissent un peu d'argent. Un proverbe mongol reprend cette règle d'hospitalité : "Si tu fermes ta porte à clé, tu fermes aussi ton coeur".

   Pendant que Tuya prépare à manger dans l'UAZ, nous partons à quatre en direction d'un ovoo. Une fois effectués les trois tours conventionnels et notre voeu, nous prolongeons la promenade en direction de reliefs colorés. A l'horizon, de brefs tourbillons de poussière, hauts de plusieurs mètres, balayent la plaine. Au sol, un insecte caparaçonné et avec un sacré dard attire notre attention : il s'agit d'une sauterelle. Lorsqu'on enlève sa pique et que l'on aspire, le jus est paraît-il acide. Nous croisons également quelques geckos et retournons chez l'habitant puisque nous sommes invités.

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Sur le chemin du retour, une file de chevaux se dirige vers l'ovoo.

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   Dans la yourte, les photos de plusieurs chevaux : ceux qui ont gagné des courses, peut-être même le Naadam local. La famille mange directement sur le sol (il n'y a pas de table dans la yourte) se servant exclusivement de leurs doigts. Elle semble cependant aisée par rapport à celles que nous avons déjà rencontrées : elle possède une cuisinière locale ce que nous n'avons encore jamais vu, les meubles sont de plus belle facture que les fois précédentes ... Les gens sont mieux habillés et leur voiture reflète également leur condition.

Le repas achevé, nous marchons à quatre dans les environs jusqu'à un bosquet. Celui-ci abrite un jardin maraîcher où poussent par exemple des navets. Il est bien alimenté par des rigoles dans lesquelles l'eau s'écoule sans discontinuer. Quel paradoxe : nous sommes dans un désert où il peut ne pas pleuvoir pendant deux ans dans certains coins à l'est et nous tombons nez-à-nez sur une oasis de verdure !

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   Après quelques kilomètres, nous nous arrêtons à un puits au milieu de nulle part. Là encore l'eau affleure sous la surface. Etonnant désert ! Sans cesse de nouvelles surprises.

Les véhicules s'engouffrent ensuite dans une première faille. Puis, guidés par Nergui, nous rentrons par une brèche dans les gorges de la Vallée de Dungenee. C'est à peine si les véhicules passent dans l'étroite ouverture entre les parois verticales. Nouveau décor, peut-être la cerise sur le gâteau. Cet écrin n'est d'ailleurs accessible qu'une partie de l'année, la rivière en barrant l'accès le reste du temps.

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En scrutant les sommets, nous parvenons à détecter la présence de bouquetins et d'argalis. Dans le ciel, gypaètes et vautours décrivent de larges cercles. Les troupeaux ne sont pas en reste : ovins, chevaux, yaks ...

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Au détour d'une colline, nous montons le camp en milieu d'après-midi.

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   Nous partons à quatre en direction de la montagne, d'une des montagnes. Nous sommes à environ 2500m, les sommets sont très abrupts. Depuis ces promontoires, nous restons contempler le ballet des rapaces, les maîtres de ces lieux.

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   Ce soir, le repas est vraiment spécial : c'est le dernier dîner préparé par Tuya. Elle nous propose donc un repas traditionnel mongol avec notamment le khorkhog, un plat de fête. Le mouton est tué sans verser de sang : on l'incise au niveau de l'abdomen puis lui pince l'aorte. La cuisson se fait à l'aide de pierres brûlantes que l'on met dans la peau du mouton dépecé. Celle-ci terminée, on donne les pierres chaudes aux membres de l'assemblée qui les font passer d'une main à l'autre sans jamais les lâcher. Le plat nous est ensuite servi accompagné de nombreux légumes : carottes, choux, pommes de terre, oignons. D'autres légumes froids ornent l'assiette : poivrons, tomates ...

Par ailleurs, nous fêtons l'anniversaire de deux personnes du groupe dont Antoine car Onon dispose de cette information.

La présence de toute l'équipe locale à notre table a réjoui notre groupe de quatre. L'autre partie du groupe étant allée se coucher, nous débutons la seconde partie de soirée comme hier avec Onon, Tuya, Baska et Erka. Nergui récupère encore. Nous en profitons pour parler du Gobi, de son avenir avec sa transformation prochaine par des multinationales avides de pétrole et peu soucieuse de l'environnement. Les réserves bien que pas trop importantes, suscitent pourtant la convoitise des compagnies étrangères. 70% des réserves nationales se trouveraient dans le Gobi. Des négociations sont en cours entre l'Etat et les étrangers sur la répartition des bénéfices de cette manne. Mais les seconds n'acceptent pas la proposition 60%/40% en leur défaveur. Ils exercent donc de fortes pressions sur l'Etat mongol pour obtenir 50%/50%. Dès que l'accord sera signé, elles investiront et modifieront les paysages magnifiques juste pour l'argent ! Les rumeurs indiquent que les habitants vont s'enrichir d'où des migrations actuellement vers le Gobi. Comme le dit le proverbe mongol : "Le riche a 80 défauts, le pauvre 1 seul, qui l'accompagne jusqu'à la mort." La Mongolie ne va certes pas mourir à proprement parler mais elle va considérablement amputer les bénéfices qu'elle aurait pu tirer de ses propres richesses et dont elle aurait tant besoin pour garantir à moyen terme son autosuffisance alimentaire par exemple. Quel dommage !

Nous dressons enfin un premier bilan d'un circuit exceptionnel et prenons des photos de groupe avec l'équipe locale, celle du groupe parfait tout simplement !

21 novembre 2009

Les dunes d'Hongor Els

Lundi 21 septembre 2009

   Alors que nous prenons tranquillement notre petit-déjeuner, les chauffeurs démontent nos tentes sans nous prévenir. En effet, depuis quelques jours, ils le font pour une personne du groupe qui leur a reproché leur inactivité le matin !!! Que fait une telle personne sur un circuit aventure ? Nous expliquons donc à la guide que ce n'est pas la peine de toucher à nos tentes et que les chauffeurs peuvent déjeuner à la place (comme nous le faisons nous-mêmes).

Nous quittons ensuite Bayanzag à pied en direction des hauteurs.

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Sur notre trajet du jour, nous nous arrêtons à Bulgan. Dans un long bâtiment blanc du centre-ville s'entassent plusieurs supérettes. Nergui part au garage réparer une crevaison lente. En attendant, nous nous promenons à quatre dans les rues de la ville.

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Nous rejoignons ensuite une station-service à la sortie de la ville puis nous arrêtons à un puits remplir nos bidons d'eau. L'opération effectuée, il faut paraît-il laisser couler l'eau. Alors que l'on est dans un désert ?

Nous sommes toujours au royaume des couleurs. Le midi, nous apercevons une yourte sur une hauteur. Notre convoi se dirige vers elle et, parvenu à proximité, klaxonne. Personne. C'est dans ce cadre que nous pique-niquerons aujourd'hui. A côté de la yourte, une sorte de container des régions polaires et un magnifique enclos en pierre.

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Nous partons marcher à quatre vers une montagne au loin où se mélange des teintes blanches, rouges ... Nous croisons en chemin une "caravane" de chevaux puis rentrons partager le déjeuner.

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   Un bref temps de marche après le repas, nous remontons dans nos véhicules pour une route de montagne dans un univers essentiellement minéral. Nous sommes alors dans les Gurvan Saïkan (Les Trois Belles) de la chaîne du Gov-Altaï. Le point culminant de cette chaîne atteint 2815m. De l'autre côté de cet obstacle, nous attendent les dunes de sable d'Hongor Els.

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Au point le plus haut de la piste, nous nous arrêtons pour faire à nouveau des provisions d'eau à un puits.

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En contrebas, nous commençons à apercevoir les dunes de sable d'Hongor dessinant une ligne au milieu des sommets rocailleux.

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Reprenant la route, notre véhicule manque de rater un virage. Je n'ai même pas le temps d'avoir peur. Et Nergui récupère son erreur d'un brusque coup de volant bien ajusté. Beau réflexe ! La verdure réapparaît alors jusqu'aux dunes. Nous pénétrons ainsi dans une oasis dans laquelle des chameaux paissent ou se déplacent.

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Nous plantons notre tente dans ce cadre, à proximité d'un groupe de camélidés en train de s'abreuver. Ils se prêtent volontiers à une séance photos. Par contre, la couleur de l'eau nous dissuade de nous y laver ce soir.

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   Une fois installés, la guide nous propose d'escalader une belle dune. Nous voilà donc partis pour une ascension facile au début puis extrêmement difficile sur la fin. J'ai dû vider cinq fois mes chaussures dans la montée. Sur la partie haute de la dune, nous ne progressons presque plus, c'est à peine si l'on ne recule pas. J'ai le souffle court et m'arrête fréquemment. Au sommet, j'ai le temps de profiter un peu de la vue. A l'infini, une langue de sable s'étire, entourée d'une bande de verdure et de sommets. J'ouvre ensuite un atelier photo pour prendre chacun lors de ses derniers mètres puis leur tendre la main pour les hisser vers le haut. Nous en profitons également pour faire une photo de groupe sans le principal élément perturbateur resté en bas.

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Un petit vent se lève faisant décoller de la crête des dunes de maigres filets de sable. Nous restons là immobiles, à contempler le spectacle ponctué de temps à autre par le vol de quelques oiseaux noirs. Une partie du groupe redescend ensuite saisie par le début de baisse de température. Une poignée d'entre nous prolonge ce moment de détente un peu plus longuement pour mieux profiter de l'instant présent. Hongor Els est la dune la plus longue de Mongolie : 185km de long et 30 mètres de hauteur au maximum.

Lors de la redescente, le sable que nous entraînons vers le bas créé un son étonnant, vaguement métallique. Les dunes sont de ce fait qualifiées de dunes chantantes.

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   Le reste de la journée est classique. Par contre, la soirée se démarque des précédentes : elle rassemble l'équipe locale (moins Nergui qui est fatigué et dort) et les personnes de mon véhicule qui sont enthousiasmées par le voyage. La soirée passe dans une ambiance conviviale et un pot nous est offert ! Nous échangeons sur l'expérience que nous sommes en train de vivre, nos perceptions du pays ...

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21 novembre 2009

Sur la piste des dinosaures

Dimanche 20 septembre 2009

   Lever un peu avant 7h pour ma part. Après le petit déjeuner, nous marchons 40 minutes dans un désert de poussière. Les camionnettes nous rattrapent alors. Un peu plus loin, nous marquons un premier arrêt pour une photo de groupe, puis un second pour voir les chameaux de Bactriane, une espèce endémique. Les mirages apparaissent dans ces vastes contrées désolées : des flaques semblables à de l'eau, des dunes émergeant progressivement du ciel. De loin, les chameaux semblent d'abord être les derricks de puits de pétrole hauts de plusieurs mètres. De face, on dirait des hommes. C'est en se rapprochant que l'on se rend compte de la méprise.

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   A l'abord d'un village, nous passons à proximité d'un cimetière : seules les pierres tombales renseignent sur la fonction du lieu mais celui-ci n'est en rien délimité du reste de la steppe. Cette liberté, cette absence de clôture et de frontière si caractéristique du nomadisme se retrouve de fait tant dans la vie que dans la mort. Saisissant !

Le bourg en question s'appelle Mandal Ovoo. Nous nous y arrêtons pour nous ravitailler dans un "centre commercial". Me retrouvant seul avec Onon et Tuya, elles me demandent si nous serions prêts à manger du cheval ce soir au dîner. Je lui réponds par l'affirmative mais en lui conseillant de ne rien dire aux autres afin que les 4 "râleurs" n'aient pas de grain à moudre. Et me voilà au courant d'une confidence jusqu'au soir.

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   Nous repartons et voyons poindre en fin de matinée les premières dunes de sable à l'horizon. C'est là que nous allons manger ce midi. Tant mieux car les couleurs autour de nous changent rapidement. Arrivés sur place, nous grimpons à la dune.

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Avec mes chaussures basses, je fais le plein de sable. Ayant une heure devant nous, nous partons à quatre à l'assaut de notre sommet quotidien. Deux éperons rocheux se dressent à l'horizon.

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Parvenus au plus haut, il s'avère difficile d'accéder à son faîte sans escalade. Nous nous rabattons alors sur le second qui nous offre des points de vue sur une terre multicolore. Assis, nous profitons longuement de ce spectacle. Je ne pensais pas le Gobi aussi surprenant et diversifié, mais depuis que l'on y est entré hier, force est de reconnaître que les paysages ont changé au moins trois fois et que son sol est un vaste arc-en-ciel.

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   Nous reprenons la piste sans même marcher. Les véhicules se perdent de vue une première fois. Un arrêt permet de nous retrouver. Par contre, la seconde fois, la situation est tout autre : Erka et Baska sont loin devant notre fourgonnette conduite par Nergui. Or ce dernier connaît un raccourci et oblique soudainement vers la gauche. Les autres véhicules ne l'ayant pas remarqué, nous les voyons s'éloigner à l'horizon avant de disparaître totalement dans un mirage. Nous continuons donc seuls vers Bayanzag et y parvenons rapidement. Nous avons ainsi le temps de photographier les environs puis de grimper sur les hauteurs pour guetter l'arrivée des autres fourgons.

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Ils mettront au moins un bon quart d'heure. En effet, au bout de quelques kilomètres, ils se sont rendus compte de leur erreur de parcours et ont rebroussé chemin jusqu'à la bifurcation que nous avons prise. Suite à celle-ci, ils se sont également égarés momentanément. Je ne comprends rien au mongol mais suis sûr qu'ils n'ont pas manqué de se charrier après les retrouvailles.

   Notre campement du jour est établi à proximité d'un édifice en béton représentant une tortue géante. En réalité, c'est un restaurant pour touristes.

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Nous installons nos tentes à l'entrée d'une forêt de saxaouls (Bayanzag -le nom du site- signifiant riche en saxaouls). Il s'agit d'un arbuste dont se nourrissent  les chameaux en enroulant leur langue autour des branches. Cet arbuste présente en outre les caractéristiques d'un buisson ardent : sa combustion est très longue et il est dur d'éteindre ses flammes qui peuvent brûler toute une nuit.

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   Nous partons en milieu d'après-midi pour le Bord Rouge : une falaise de sable sédimentaire rouge où des archéologues ont trouvé deux squelettes de dinosaures, de nombreux fossiles et des oeufs datant du Crétacé. Nous nous sommes promenés sur le site une dizaine de minutes. Quelques cheminées de fée sont formées. Puis nous redescendons sur le plateau par un goulet.

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En contrebas, les geckos pullulent. Quelques buissons et jeunes pousses sortent de la terre aride témoignant que la vie triomphe même dans les endroits les plus hostiles.

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Puis nous nous baladons à quatre dans la forêt de saxaouls pour assister au coucher de soleil. Sauf que celui-ci tarde pour disparaître et qu'il faut aller manger.

Au repas, la viande de cheval est servie avec une sauce. C'est le plat national des Kazakhs. Il a une texture dure et un goût assez fort. Peu de questions sont posées (juste si c'est du chameau) et les assiettes sont toutes vidées sans remarque désobligeante pour une fois.

Plus tard dans la soirée, quand les râleurs partent, je mets les autres au courant du plat du soir. Les réactions sont positives. Au contraire, le lendemain quand les autres personnes du groupe ont été mises au courant, les critiques ont fusées alors que la veille les assiettes étaient vides. Peut-être un cliché trop tranché sauf que tout le voyage a été comme ça (et que je ne suis pas marseillais).

20 novembre 2009

Entrée au Désert de Gobi

Samedi 19 septembre 2009

   Nous sommes finalement restés là et n'avons pas été en ville. Par contre, le froid est pinçant et le vent bien présent. Au pied de la tente, des pains de glace de 10 à 15 centimètres de long. Il aurait même neigé dans la nuit avant que le vent n'emporte tout. Le démontage de tente qui d'habitude se fait à deux est aujourd'hui opéré à cinq ! Personne n'est de trop pour tout maintenir au sol. Au petit-déjeuner, les chauffeurs qui ont écouté la radio nous apprennent qu'Oulan Bator est enneigée.

   Ce matin, pas de marche. Il fait trop froid : les températures restent négatives jusqu'à 10 heures. Autour de nous, le vent très violent charrie d'innombrables boulettes d'herbes à travers la steppe (comme celles des westerns). Leur vitesse est presque comparable à celle de notre véhicule. Autour de nous, sur les sommets, des résidus de neige.

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En fin de matinée, nous traversons une route bitumée. Elle marque l'entrée dans le désert de Gobi, le second plus grand du monde. Les précipitations en juillet-août ont été très faibles ce qui fait craindre le zuud pour cet hiver.

Nous atteignons un peu plus tard Saikhan Ovoo pour y faire quelques courses et pour qu'on nous indique les restaurants où l'on peut s'abriter de la tempête ce midi. Hélas, il n'y en a que deux et ils sont fermés. L'impensable finit cependant par se produire : une des deux propriétaires vient nous ouvrir son établissement et nous prête sa cuisine pour que nous puissions manger à l'abri. En France, je ne pense pas que cela aurait pu se produire. Pendant la préparation du repas, nous sortons à quatre faire un tour en ville. Quelques bandes de chiens errent mais ils ne sont pas bien méchants. Un enfant joue au cerceau. Un homme se déplace parmi les nuages de poussière. Bref la vie suit son cours.

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Nous passons devant une maison en pierre, la première du genre. Nous traversons ensuite le jardin municipal sans aucune verdure : juste  un grillage et deux allées perpendiculaires. Enfin, nous tombons sur un poteau électrique qui n'a pas été réparé depuis bien longtemps.

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   S'en suit le repas à l'abri. A l'issue de celui-ci, nous raccompagnons en véhicule la patronne à son domicile. S'étant très peu arrêtés ce matin à cause de la météo, il ne nous reste qu'une poignée de kilomètres cette après-midi : 20 km exactement. Nous roulons donc dans un paysage extrêmement plat jusqu'à pénétrer dans quelques collines au milieu desquelles la piste serpente.

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Le décor change et au sortir de monts, nous entrons dans le Tsagaan Tourist Camp. Pendant un bon moment, notre équipe discute les prix pour nous protéger de la tempête durant la nuit. L'accord est enfin conclu 20 minutes plus tard. Les yourtes sont des yourtes de 4, nous nous groupons donc par affinité c'est-à-dire par véhicule. La configuration de cette yourte est totalement différente de celle de l'autre jour chez l'habitant : le confort y est plus poussé avec lits et couvertures. Par contre, il y a toujours l'ouverture dans le toit bien qu'il n'y ait pas de poêle. En gros, seul l'extérieur est structuré de la même façon.

 

   Ayant un peu de temps libre, nous partons pour une marche, mais non d'accord sur la direction à prendre, nous nous séparons en deux groupes de deux. Avec Nelly, nous repartons vers la vallée que nous venons de traverser et croisons un chameau.

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Les rares arbres sont très noueux avec plusieurs troncs. Certains poussent même directement dans la paroi de la falaise.

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Puis nous quittons la piste pour monter au plus haut sommet à proximité. A son faîte, deux ovoos et beaucoup de vent à nouveau. La vue sur les alentours est magnifique : des collines et des plaines piochant dans une large palette de couleurs.

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Nous redescendons alors par un chemin pierreux peu agréable et retrouvons la piste qui nous ramène au camp.

 

   A 17h30, nous partons avec le reste du groupe pour le monastère d'Ongi, juste à côté du camp. A l'origine, au XVIIIème siècle, il était entièrement fait de terre mais il aurait brûlé. Au temps de sa splendeur, il comptait 300 temples environ et 2000 moines. Mais les purges staliniennes l'ont mis à mal en 1937 et transformé en champ de ruines. Avec l'argent de mécènes étrangers, un monastère a aujourd'hui été reconstruit et abrite 5 ou 6 moines.

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La rivière Ongi qui autrefois séparait les deux parties du temple est aujourd'hui asséchée à cause notamment de l'exploitation de l'or en amont. Sur chacune des rives, un stupa était édifié et possédait son symétrique de l'autre côté. De nos jours, il n'en reste plus qu'un seul dont l'état ne cesse de se détériorer. Une fois par an, ils brillaient dans la nuit.

 

Nous nous promenons ensuite dans l'ancien lit de la rivière mais le vent finit par nous faire rebrousser chemin. Nous pouvons dès lors en profiter pour prendre une douche directement sous le pommeau qui, cette fois, fonctionne. L'eau est tiède mais ça suffit amplement à mon bonheur.

 

   Ce soir, pas de veillée aussi tardive que d'habitude : nous nous adaptons au rythme de Nelly et Pascale qui partagent notre yourte. A 23h, le vent commence à se lever dans notre coin qui jusqu'à présent était à l'abri mais ça ne m'empêche pas de dormir. Par contre, à 3h30 du matin, la porte de la yourte qui était fermée par un loquet est grande ouverte et ne cesse de faire des allers-venues à cause du vent. J'attends quelques minutes pour être sûr que personne n'est sorti puis me lève pour la refermer comme Antoine l'avait déjà fait un peu plus tôt.

19 novembre 2009

Le calme avant la tempête

Vendredi 18 septembre 2009

   A l'occasion du petit-déjeuner, nous apprenons les mésaventures d'Erka et Baska. D'ailleurs ce matin encore ils font de la mécanique. Nous partons ensuite pour les chutes d'Orkhon à travers la vallée de même nom.

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C'est l'occasion de parler avec Onon du système de santé. En voici un résumé :

Malgré l'aide extérieure fournie pour réorganiser le système de santé, ce domaine a connu d'importants revers depuis la démocratie : hausse du coût des soins, exclus du système, infections en hausse ... Une partie des Mongols préfèrent désormais aller se faire soigner en Chine où les prix sont moins élevés et où aucun visa n'est requis. Ceux qui ont de la famille en Corée du Sud se tournent également vers ce pays où les soins sont de meilleure qualité.

En ville, les hôpitaux comprennent le plus souvent un médecin généraliste, un médecin assistant et des infirmières. L'accouchement se fait dans un bâtiment annexe. A la campagne, les médecins sont appelés par les gens qu'ils croisent. Ils savent ainsi où sont les patients. Ils se déplacent souvent à moto ou à cheval. Leur pharmacie est donc limitée.

Lorsque les médecins s'estiment inaptes à traiter un cas, ils renvoient le patient à son domicile. Une alternative est alors le recours à la médecine traditionnelle (ou chamanisme) et aux rares moines qui possèdent des compétences en la matière. Le cerveau peut en effet "avoir bougé" selon les considérations locales, ce qui est à l'origine de maux. Quant au moine, il peut également soigner des enfants toujours malades en leur changeant de prénom. L'ancien prénom emporte tous les maux.

Pour financer le système de santé qui rembourse une poignée de prestations (consultation + nuit et repas à l'hôpital), des prélèvements et impôts ont été mis en place :

- en entreprise, le prélèvement porte sur 11% des charges patronales et 10% du salaire chaque mois. S'y greffent 10% supplémentaires d'impôts.

- à la campagne : un prélèvement est effectué par an via par exemple un impôt sur le bétail. Les pattes longues coûtent plus que les pattes courtes (les ovins). Chaque année, un inspecteur vient dénombrer le bétail et déterminer le montant de l'impôt. Ainsi, certains éleveurs n'hésitent pas à cacher leurs animaux dans les bois. Les éleveurs doivent également louer leur(s) terrain(s) pour une période de 8 ans. En effet, la terre n'appartient plus à personne si ce n'est à l'Etat. Tout le monde connaît cependant et respecte les pâturages des voisins.

Les traces volcaniques sont omniprésentes avec des bombes de basaltes à chaque pas

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Quelques troupeaux de yaks croisent notre route.

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Quelques heures plus tard, un petit canyon apparaît avec en contrebas la rivière au bord de laquelle nous avons dormi. De nombreux arbres aux couleurs automnales poussent également dans cette dépression.

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Les camps de touristes, bien que fermés à cette saison, sont très présents sous forme d'alignements de yourtes. A peu de distance, nous parvenons enfin à la cascade. Du haut de ses 24 mètres, c'est la plus haute de Mongolie. Malheureusement, son débit varie très fortement en fonction de deux facteurs :

- climatique : lors des fortes précipitations de juillet-août, les chutes se multiplient. En hiver, la rivière gèle et l'eau ne tombe plus.

- humain : la rivière contient de l'or. Des compagnies étrangères exploitent donc sans vergogne le cours d'eau en y rejetant par exemple du mercure ou encore en coupant la rivière. Les chutes disparaissent alors. C'est révoltant d'autant plus que cet or ne profite pas au pays mais est directement exporté. 10% serait extrait du bassin de l'Ongii (nous y passerons dans quelques jours) d'où la baisse de son niveau, sa pollution et la dégradation des écosystèmes. Ce n'est qu'un exemple sur des centaines de cours d'eau pollués par l'exploitation minière en tête desquels les deux plus longs fleuves de Mongolie : la Selenge (là où il y avait le pont de barges) et l'Orkhon. Sur 300 mines exploitées en Mongolie, 70 donnent de l'or. Cela suscite de forts investissements et la convoitise d'étrangers. Cette appropriation des ressources clés du pays par des étrangers est une des causes des émeutes de l'année dernière.

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   Nous récupérons nos véhicules qui ont réussi à nous rejoindre mais l'UAZ a vraiment besoin d'une réparation. Nous rejoignons donc la ville la plus proche pour changer une pièce. Elle s'appelle Bat Ulzii. Nous avons amplement le temps de nous y promener, d'assister au va-et-vient des enfants qui vont à l'école ou en reviennent, de voir le ballet des habitants qui viennent remplir des bidons à la pompe à eau.

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Je pars également me promener seul et attire l'attention des enfants qui ne cessent de me dévisager et de me lancer en anglais de grands "Hi !". Je les prends à mon tour par surprise en leur répondant dans leur langue "Sain bainuu !" déclenchant ainsi un rire mutuel. Dommage que leur langue soit si gutturale : je n'ai pas réussi à apprendre plus que quelques mots pour échanger.

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La réparation s'éternisant, nous allons au restaurant local qui fait également office de bar et de discothèque. Juste à côté, dans un marché en plein air, un commerçant vend des vêtements acquis de façon pas très morale. Mais il faut bien survivre puisque l'Etat n'aide pas les chômeurs ("On n'a rien sans travailler"). Je tairai donc leur provenance.

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Au resto, nous sommes délogés amicalement par un important groupe de Mongols dont un colosse se déplaçant avec un bidon en guise de siège. ;o)

Nous avons encore le temps de nous ravitailler au supermarché du coin pendant que les chauffeurs, revenus du garage, profitent rapidement d'un repas. Antoine en profite pour offrir aux enfants du coin quelques friandises.

   Après 3h30 d'arrêt nous reprenons la piste vers le sud.

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Une heure trente plus tard, à 17h, nous nous arrêtons pour la nuit à proximité d'une ville. Baska y retourne ensuite pour effectuer une réparation un peu plus poussée du circuit d'alimentation de l'UAZ. Nous sommes positionnés sur les hauteurs à l'abri du vent. Pas une seule goutte d'eau pour se laver dans les environs : c'est le retour en force des lingettes. Snif !

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Je ne me sens pas très bien depuis ce matin mais je préfère quand même aller me promener avec Pascale, Nelly et Antoine plutôt que de rester avec 4 râleurs au camp. J'ai un peu de mal à les suivre pendant 1h30 mais la marche m'est profitable et me requinque.

   Après le repas, Onon nous annonce qu'une tempête arrive de l'ouest et va traverser le pays en 4 ou 5 jours. Trois provinces sont déjà enneigées et fermées. Elle nous demande également de nous préparer à lever le camp en vitesse dans la nuit pour se réfugier en ville si la situation le nécessite. Pourtant rien ne laisse présager cela : c'est le calme avant la tempête.

A 23h, les bougies étant consumées, Antoine et moi allons nous coucher. Effectivement, un vent très violent (plus fort que ce que nous avons connu jusqu'alors) se lève, la pluie tombe ainsi que la neige. Mais pas tout à fait au top de ma forme, cela ne m'empêche pas trop de m'endormir.

19 novembre 2009

Là-haut sur la montagne ...

Jeudi 17 septembre 2009

   Nous nous levons pour 7h. Après le petit déjeuner, nous partons pour une marche en longeant la rivière. Ce sont nos véhicules qui nous la feront traverser. En juillet, époque de précipitations où la rivière était plus haute, un véhicule du convoi s'était embourbé au milieu du cours d'eau et y était resté 5 heures durant. Aujourd'hui, le niveau est plus bas et les chauffeurs redoublent de précautions pour éviter que l'incident ne se reproduise. Nous passons sans encombre.

Un peu plus loin, nous pénétrons dans la vallée de l'Orkhon par un col au sommet duquel nous marquons une halte. L'horizon y est très dégagé depuis le sommet et les couleurs environnantes sont variées : vert, jaune, rouge ...

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   Nous reprenons la route et bifurquons dans une vallée sans autre issue pour rejoindre le monastère de Tovkhun inscrit à l'UNESCO en 1996. Celui-ci est perché à 2312m au sommet de l'Ondör Shiveet (qui signifie Pontife élevé) et est caché par une vaste forêt. Nos véhicules s'arrêtent au bas de la colline où nous prendrons plus tard le déjeuner. En attendant, nous partons à pied vers le site religieux.

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La pente et la différence de rythme conduisent à la dispersion du groupe. La multiplication des sentiers brouille les pistes et le groupe de tête finit par se perdre dans la forêt. Sachant toutefois plus ou moins la direction du monastère, nous finissons par retrouver le chemin et par parvenir au sommet.

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Le reste du groupe y parvient bien plus tard, le temps pour certains d'entre nous d'aller jeter un coup d'oeil au site et pour les autres de lire les panneaux d'information. En voici une traduction approximative :

"Le monastère de E. Van Gichillin ou Duvhan a été édifié en 1653 par le premier Bogd Han Zanabazar, descendant direct de Chinggis Han et de Javzundamba. Son nom en tibétain "Duvhan" signifie lieu de refuge soit en mongol "Tuvkhen". C'est un sanctuaire sacré pour la contemplation et la méditation. Il est situé au sommet du Shiveet-Ulaan. Les pièces clés de cet endroit comprennent l'alphabet et le dessin du Soyombo inventés en 1686. Il symbolise l'indépendance nationale mongole et est devenu l'emblème national.

Reconnu comme l'un des pères de l'art bouddhiste mongol, Zanabazar rédigea un grand nombre de textes philosophiques, de sutras et créa des statuettes bouddhistes dont une série de 21 représentations de Tara. Le monastère abrite des reliques associées à la vie de ce saint homme et le temple sacré Bogd qu'il construisit de ses propres mains. Les empreintes de ses mains et de ses pieds en témoignent sur un rocher. Il comprend également la grotte dans laquelle le religieux méditait, 2 arbres liés, les arbres sacrés de Tara et Mahakala. Plusieurs bâtiments furent ajoutés ultérieurement durant le 18ème siècle sur l'initiative d'un lama d'Erdenee Zuu".

Nous commençons la visite par un escalier taillé dans la pierre.

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En haut de celui-ci, un replat dans l'éperon rocheux abrite une petite muraille refermant trois temples, tous fermés.

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Avec Onon, Nelly, Pascale et Antoine, nous poursuivons l'ascension de l'éperon. Un des passages est délicat car il faut chercher un appui sur la paroi verticale. Mais une fois franchi, nous arrivons à trois curiosités supplémentaires :

- le petit temple dédié au naga, serpent mythologique dans le bouddhisme qui a protégé le Bouddha durant sa méditation.

- un peu plus haut, la grotte de la Mère, un ensemble de deux cavités dans lequel il faut s'engouffrer et faire le tour pour "renaître".

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- et enfin, un ovoo dont l'accès est strictement réservé aux hommes. Pourquoi une telle discrimination dans le bouddhisme ? D'autant plus que j'ai déjà rencontré le même cas en Thaïlande. Cependant, il faut reconnaître pour être juste que, dans la plupart des religions, ce genre de discriminations existe. Ne faudrait-il dès lors pas un peu nous moderniser ?

La visite s'achève ainsi avec une belle vue sur les forêt et les collines environnantes.

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En bas de l'éperon sur lequel est juché le monastère, je fais un petit détour par deux arbres liés avant de rejoindre le groupe pour la descente.

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   Parvenus au "parking", nos camionnettes sont partiellement démontées : le UAZ aurait un problème électrique. Pendant que nous mangeons, Erka et Baska partent récupérer une pièce à l'entrée du parc naturel. Quant à Tuya, elle nous a préparé le mantuu, le pain mongol cuit à la vapeur. Nous nous reposons ensuite environ une heure pendant que les chauffeurs reviennent et font une réparation de fortune. Les laissant profiter de leur déjeuner amplement mérité, nous commençons à redescendre la vallée à pied avant de reprendre la piste dans notre petit convoi de trois véhicules.

   En fin d'après-midi, nous nous arrêtons au bord de l'Orkhon (une rivière) et y établissons le campement de tentes.

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Nous aurions dû ensuite aller à pied aux chutes d'Orkhon mais vues la distance à parcourir à pied et l'heure avancée, nous préférons reporter ça au lendemain et profiter d'une nouvelle baignade-douche. Les chauffeurs ainsi libérés peuvent s'occuper de leurs véhicules. Erka et Baska ne reviendront qu'à une heure du matin car ils se perdront sur la piste à la nuit tombée. Nergui revient plus tôt et mange dans la tente mess en même temps que nous. Nous sommes cependant sur nos gardes car un peu avant, un groupe de pêcheurs s'est éparpillé dans notre zone de bivouac pour pêcher de nuit. A part les sardines de nos tentes, que peuvent-ils donc trouver d'autres dans le coin surtout la nuit ? Ils finissent néanmoins par retourner à leur camion à une centaine de mètres pour dîner à leur tour.

   Etant donnée cette situation, les quatre "insatisfaits" de notre groupe s'éclipsent rapidement ce soir-là nous laissant avec Onon, Tuya et Nergui. C'est la seconde excellente soirée (après celle sous la yourte il y a deux jours) d'une petite série. Nous discutons d'abord de la façon dont les chauffeurs s'orientent dans la steppe (sujet inconsciemment d'actualité) puis nous nous posons des devinettes mongoles. Les éclats de rire sont vraiment fréquents car seule Onon connaît les réponses et que l'imagination de son auditoire part dans tous les sens. De même, à la devinette du Sphinx (qu'est ce qui à 4 pattes le matin, 2 le midi et 3 le soir ?), les mimes de Nergui nous permettent de nous tordre de rire.

17 novembre 2009

Au coeur de l'ancien Empire des Steppes

Mercredi 16 septembre 2009

   Le lever ce matin est plus précoce étant donné que Tuya doit préparer le petit déjeuner. Cependant, j'ai déjà pu assister au lever du jour et à l'intensification de la luminosité dans la yourte. Le poêle rallumé, la température repart rapidement à la hausse. Pendant la préparation du petit déjeuner, je regarde le soleil apparaître au-dessus des collines et les reliefs changer de couleurs.

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Je donne également un coup de main à Tuya pour mettre la table et à Thierry pour démonter sa tente. Puis vient l'heure de déguster à nouveau les beignets mongols.

 

   Avant le départ, il reste un peu de temps; suffisamment pour assister à un spectacle insolite : une vache rentre sa tête dans une yourte voisine, renverse un récipient plein de lait et se met à en boire. Celle-là n'a sûrement pas compris son rôle !

Nous n'avons pas le temps de nous élancer pour la marche que nous sommes invités dans la yourte voisine pour un second petit déjeuner : fromage, thé au lait salé et pour ceux qui en veulent airag et vodka mongols.

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Après ce nouveau témoignage de leur bonté naturelle, nous faisons à peine quelques pas avant d'assister à la traite des khainag, ce croisement de vache et de yak qui donne plus de lait uniquement lors de la première génération.

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   Cette fois, nous voilà lancés d'abord à pied puis en véhicules. Au sommet d'une colline, Tsetserleg (1691m) apparaît en contrebas. Nous voyons très nettement le plan de ses différents quartiers qui abritent 110 000 habitants.

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Nous nous y arrêtons pour visiter un musée très intéressant dans l'ancien monastère de Zayiin Khuree. Ce lieu très riche présente de nombreux aspects de la vie nomade et mongole dans plusieurs bâtiments. C'est le plus intéressant du séjour à mon goût par la diversité des thèmes abordés : habitat, vie quotidienne, fêtes, ustensiles, habillement, personnages célèbres de la région (dont un cosmonaute) ...

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J'ai déjà abordé la plupart de ces sujets précédemment, je vais donc simplement m'attarder sur les fêtes dans ce paragraphe. Les deux principales au cours de l'année sont :

- les deux "Nouvel An" : occidental (dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier) et mongol (en février). A cette occasion, les anciens préparent environ 500 buuz et invitent leurs enfants et voisins. En contrepartie, ceux-ci apportent des cadeaux. Un feu d'artifice est également tiré dans la soirée. Il faut savoir à ce sujet que les années mongoles se comptent par soixantaine. L'an 2009 appartient à la 17ème soixantaine.

- le principal événement annuel se tient en juillet (du 11 au 13) et s'étale sur 3 jours. Il se tient dans tout le pays : à Oulan-Bator ainsi que dans les sums et les aimags. Il regroupe trois disciplines que sont la course de chevaux, la lutte et le tir à l'arc. De nombreux autres jeux se disputent en marge des festivités comme les osselets ou les fléchettes. A cette occasion, les gens mangent des beignets fourrés de viande.

   * La course de chevaux : ce sont les enfants qui courent car ils sont plus légers. La distance à parcourir peut avoisiner les 20 kilomètres voire les dépasser (elle est parcourue une première fois au pas ou au trot en guise de reconnaissance). Les chevaux de moins de 5 ans sont privilégiés car non castrés donc plus vigoureux. Les vainqueurs reçoivent sur la crinière et la croupe de l'airag. La foule tente de recueillir leur sueur ou au moins de toucher le lauréat pour puiser sa force.

   * La lutte est le sport national par excellence. L'objectif est de mettre l'adversaire à terre pour s'octroyer un titre (champion, aigle, éléphant, lion ...). La joute est précédée d'une danse de l'aigle qui se répète à la fin pour le vainqueur.

   * Le tir à l'arc requiert une distance de 75m entre le tireur et la cible chez les hommes. Pour les femmes, la distance est de 65m. Deux types de tirs sont pratiqués : soit dans un rectangle, soit sur cible. Les hommes disposent de 40 flèches contre 36 pour les femmes.

 

En quittant le musée pour le centre, je croise deux fillettes très amusées par leur photo :

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Nous gagnons ensuite le marché à pied pour nous ravitailler.

 

   En quittant la ville, nous avons eu le droit à notre première portion de bitume depuis bien longtemps. La vitesse atteint alors les 80 km/h en pointe contre 30 km/h le reste du temps. Nous dépassons deux occidentaux à vélo. Ils doivent quand même souffrir avec le vent. Puis, à proximité d'une rivière et d'un village, nous nous arrêtons pour déjeuner. Pendant la cuisson, nous allons voir ces deux "curiosités" locales.

   Après manger, nous avons le temps de marcher quelques kilomètres. Autour de nous, la poussière tend à être un peu plus présente. Sur cette route, il fait d'ailleurs vraiment chaud par rapport aux jours précédents. Nous apercevons à quelques mètres un nomade tenant sa perche-lasso. Au loin, un portique se dessine. Mais, une nouvelle fois, je n'ai pas pu l'atteindre à pied, les véhicules nous reprenant avant.

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   Cette après-midi, la piste nous conduit jusqu'à Harhorin, plus connue sous le nom de Karakorum. Chenggis Han fonda cette ville et y établit sa capitale en 1220 quelques années seulement avant sa mort. Son fils cadet et successeur poursuivit son oeuvre. Mais quelques décennies plus tard, un descendant du héros mongol, Kubilaï Han, déplaça la capitale vers la Chine qui le fascinait. Cela marqua le début du déclin de cette vaste cité commerciale où se côtoyaient de nombreuses nationalités et religions. L'Empire Mandchou vint d'ailleurs détruire la cité en 1380. Sur les ruines, le monastère d'Erdene Zuu (qui signifie le Temple Joyau) vit le jour au XVIème siècle (1586) lors de la renaissance du bouddhisme. Il était à l'origine ceint d'une muraille de 4 kilomètres. En 1792, 1000 moines y priaient. Il y avait alors 62 temples et 300 yourtes. Mais les mandchous puis les soviétiques ont également infligés de grosses destructions au monastère au cours de son histoire. Ses moines furent persécutés, enrôlés de force dans l'armée ou souvent massacrés. Depuis 1948, le lieu est protégé et depuis 1965, c'est un musée dans lequel subsiste peu de temples et quelques rares moines. Il est entouré d'une muraille blanche de 400 mètres de long comportant 108 stupas autrefois différents, aujourd'hui identiques depuis leur restauration en 1990.

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Autour du site, la ville de Karakorum ou Harhorin renaît de ses cendres. Quant au monastère, il est inscrit à l'UNESCO depuis 1996. L'extérieur est assez touristique : magasins de souvenirs et photos avec un aigle "kazakh".

   Rentrés sur le site par une des quatre grandes portes datant de 1743 (attaques de tribus hostiles), nous sommes pris en charge par une guide. Elle nous conduit d'abord à un petit temple créé en 1674 pour le 4ème dalaï lama tibétain. Cet édifice abrite notamment la statue du premier Bogd Han ainsi que la maquette du temple. Sur les murs, une tapisserie représente les 10 gardiens en guise de protection. L'ensemble de la structure a été assemblée sans clou.

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Nous contournons ensuite ce bâtiment pour nous diriger vers une petite enceinte. De part et d'autre de la chaussée, des barrières en bois constituaient une protection magique contre l'invasion d'autres peuples.

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Dans l'enceinte, 5 temples : deux tibétains assez sobres à gauche et à droite et trois chinois en face de nous (appelés Gurvan Zuu). De gauche à droite :

- Temple tibétain de gauche : il est dédié aux 10 gardiens et abrite une fresque originale non restaurée dessinée au XVIIIème siècle. Dans la salle du centre, 2 bouddhas sont représentés : celui de l'eau et celui de la chasse. Le second protège les chasseurs qui, par leurs actes, nuisent aux animaux alors que la réincarnation en de tels êtres vivants est possible. Enfin, la salle de droite abrite notamment un appliqué représentant la vie : les 365 jours correspondent à autant de lignes, les 12 mois aux 12 bras d'un personnage et les 4 saisons à 4 visages.

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- le temple chinois de gauche a été construit en 1586 comme les deux autres de son genre. Leurs toitures ne comprennent pas de clou. Ils sont dédiés à la prière et non à la lecture de prières par les moines. Le fidèle y est donc actif et non passif. Ce premier des trois temples est dédié au Bouddha de la vieillesse. Est aussi représenté un Bouddha demetria qui selon la légende reviendra à la fin des temps monté sur un cheval vert. La Terre se transformera alors en paradis. Des fresques murales décrivent également 18 jours de la vie du personnage. Au plafond, le dieu de la longévité est figuré tandis que sur les piliers des dragons protègent l'édifice.

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- le temple chinois du centre abrite le Bouddha de la jeunesse. Sont également présents quatre dieux protégeant le "saint" ainsi que ses élèves qui transmettaient les enseignements au peuple. Enfin, les statues ou représentations des 10 Gardiens dont une femme. Sur les murs, quelques masques rappellent les 108 exemplaires en papier mâché dédiés à la danse qui s'y trouvaient en 1710.

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- le temple chinois de droite abrite trois statues : le Bouddha de l'enfance, celui de la paix et le créateur du bouddhisme bonnet jaune. Au plafond, le Bouddha de la longévité.

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- le temple tibétain de droite est dédié au Bouddha de la longévité Ayush. Il comprend également 3 pièces dans lesquelles quatre moines font leurs prières. Dans la salle de gauche, des fresques figurent les cinq sens ainsi que l'arbre sous lequel a médité le Bouddha. Dans celle du milieu, une fresque représente l'enfer, le paradis et le ciel. Des animaux (oiseaux, chevaux, chiens, loups, vaches ...) mangent l'intégralité du corps des "bons" défunts tandis qu'ils laissent des morceaux des "mauvais". Enfin, la salle de droite abrite un Bouddha Ayush, une Tara blanche et une autre verte symboles de santé et de vie, de maturité et de jeunesse. Le tout est en cuivre et a été doré par les élèves du premier Bogd Han. Une tapisserie représente enfin 100 bouddhas Ayush comme signe de longévité.

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Au sein de cette petite enceinte, 2 stupas-mausolées ont été édifiés pour le créateur d'Erdene Zuu et son petit-fils.

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En sortant de cette enceinte, nous nous dirigeons vers une grande yourte dans laquelle des moines récitent des prières pour les fidèles qui les sollicitent. Ces derniers peuvent également venir sur le site avec des prières et faire trois tours du monastère en longeant la muraille.

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Enfin, après quelques autres bâtiments d'intérêt, nous terminons la visite par la découverte extérieure (il est fermé l'après-midi) d'un temple de style tibétain à 2 étages, le Lavrang. Il date du XVIIème siècle et n'est ouvert que le matin pour la prière.

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   Nous prenons alors de la hauteur sur une colline au sud du site. S'y trouvent outre un ovoo et un alignement de crânes, une tortue de la longévité en pierre munie d'une écharpe en tissu bleu. Et également quelques marchands ambulants ...

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A peu de distance de là, se dresse un immense monument représentant trois cartes de la Mongolie à différentes époques : Hiong-Nu, turque des VIème et VIIème siècles et empire gengiskhanides. Il s'agit d'un hommage à l'ancienne capitale construit en 2005.

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Arrivant de la ville, un cavalier en deel passe près de nous.

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Nous descendons alors à pied la colline par l'autre versant pour gagner notre bivouac du jour. Une rivière passant par là nous offre une troisième baignade/douche en trois jours. Par contre, ce luxe a été moins agréable que les autres jours du fait de la présence de nuages de moustiques.

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   Nous avons au dîner une sorte de feuilleté à la viande comme celui goûté dans la cantine à Mörön. Après la soirée habituelle, nous gagnons notre tente. A partir de 1 heure du matin, un vent violent, plus fort que celui du premier jour, se lève et secoue les tentes. Je finis néanmoins par me rendormir.

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Mongolie, le Nomad's land
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